La comédienne guadeloupéenne explose dans “Antigone, ma sœur” de Nelson-Rafaell Madel. Dans ce concert-tragédie, elle donne toute la démesure de cette femme qui dit non et reste entière malgré les drames et la pesanteur familiale. Rencontre.
La comédienne guadeloupéenne explose dans “Antigone, ma sœur” de Nelson-Rafaell Madel. Dans ce concert-tragédie, elle donne toute la démesure de cette femme qui dit non et reste entière malgré les drames et la pesanteur familiale. Rencontre.
Ce personnage d’Antigone lui va bien. Dans la tragédie, elle est celle qui dit non, qui ne peut pas accepter les situations tel quel et qui jusqu’au bout veut se battre au nom d’une certaine justice. Antigone est une femme déterminée et c’est cette impression que nous avons en rencontrant Karine Pédurand qui assume le rôle-titre de la pièce montée par le metteur en scène martiniquais Nelson-Rafaëll Madel.
L’aventure d’Antigone ma sœur a mené le quintet de comédiens et musiciens jusqu’au Festival d’Avignon (OFF) où la folie d’Œdipe, Créon, Antigone et les autres peut donner son libre cours. Folie jusque dans le concept et la mise en scène puisqu’il nous est d’abord donné d’entendre un véritable concert – par Œdipe/Madel -, comme un prélude, une première partie au spectacle – qui ne dépareillera d’ailleurs pas en conservant lui-même quelques atours de concert dans sa forme. On suit Antigone, de son anniversaire donné pour ses dix ans jusque quelques années plus tard, aux temps des choix les plus tragiques.
Karine Pédurand sous nos yeux incarne véritablement Antigone, lui prêtant ses traits d’excellente tragédienne, son énergie, sa voix – déclamant et chantant – son corps – exécutant des chorégraphies quasi instinctives. Une forme de puissance, presque une transe, possède alors la comédienne qui donne à Antigone une force, une énergie du désespoir qui cadre bien avec la tragédie que le personnage traverse.
Karine Pédurand donne aussi toute son antillanité à Antigone, voilà qui n’était pas nécessairement une indication de mise en scène… mais dixit la comédienne, elle a tout simplement mis d’elle-même dans cette femme, tout ce qu’elle est : avec ses accents, ses emportements, ses rythmes, ses réactions de comédienne et de femme antillaise. Écoutez Karine Pédurand, rencontrée à Avignon, nous parler de son rôle d’Antigone, de la façon dont elle vit le théâtre et de la visibilité du théâtre issu des Outre-mer :
Karine Pédurand parle d'”Antigone, ma soeur”
©La1ère
“Antigone ma sœur” de Nelson-Rafaell Madel avec Karine Pédurand, Pierre Tanguy, Néry Catineau, Paul Nguyen et Nelson-Rafaell Madel. Jusqu’au 26 juillet 2023 au Théâtre 11.Avignon (OFF).
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