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«Animaux sauvages», travail sans frontières et sans racisme dans une histoire qui fait réfléchir tout le monde (note 7 et 1/2)- Corriere.it

«Animaux sauvages», travail sans frontières et sans racisme dans une histoire qui fait réfléchir tout le monde (note 7 et 1/2)- Corriere.it

2023-07-02 22:15:18

De Paul Mereghetti

A l’origine du film de Cristian Mungiu il y a un fait divers, l’arrivée d’un ouvrier étranger dans un petit village de Transylvanie

A l’origine il y a un fait divers : dans un petit village de Transylvanie, la population s’est insurgée contre l’arrivée de quelques travailleurs sri-lankais pour occuper ces emplois à l’usine de pain qu’aucun des locaux ne voulait accepter. Mais quel Ken Loach serait devenu un politique intempérant (comme il l’a fait dans son dernier film présenté à Cannes, Le vieux chêne), devient avec Cristian Mungiu quelque chose de beaucoup plus articulé et complexe, qui plonge dans les problèmes d’une Roumanie aux prises avec une modernisation pleine de contradictions mais qui veut dépasser les frontières géographiques pour parler à tous. Et cela a aussi beaucoup à dire pour nous, les Italiens.

Animaux sauvages (donc le titre a été changé d’origine que RMNc’est-à-dire la Résonance Magnétique Nucléaire, une opération subie par le père du protagoniste et qui était une métaphore d’une excavation pour trouver une maladie cachée dans les profondeurs) raconte Matthias (Marin Grigore) qui pour un accès de colère – son patron il l’a rappelé au travail en le traitant de gitan – il a quitté l’Allemagne où il avait travaillé pendant deux ans et a été contraint de rentrer chez lui en Transylvanie.

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Sa femme Ana (Macrina Barladeanu) ne l’accueille pas certainement à bras ouverts car elle connaît la relation qu’il entretenait avant de partir avec Csilla (Judith State), directrice de la boulangerie industrielle, et dont elle craint qu’elle ne recommence, mais aussi parce qu’elle ne partage pas les manières exagérément autoritaires avec lesquelles Matthias aurait aime forcer Rudi (Mark Edward Blenyesi), son fils encore en bas âge, à faire face à la peur apparemment irrationnelle de quelque chose qui le menace sur le chemin de l’école. Et cela peut-être aussi à l’origine de son silence.

Le thème du racisme envers les citoyens non européens n’a pas encore vu le jour et Mungiu (qui a lui-même signé le scénario) a fait ressortir le mythe du mâle combattant (Pour survivre, il faut savoir se battre. Les gens qui ont pitié meurent en premier. Je veux que tu meures en dernier enseigne Rudi) et la suprématie présumée de l’homme sur la femme, non pas tant envers sa femme qu’il considère comme une servante, mais envers Csilla, dont il ne veut pas accepter l’indépendance et la liberté, même sexuelle. Sans oublier le clivage entre ethnies qui traverse la Transylvanie où Roumains et minorités hongroises cohabitent non sans frictions. Comme on le voit parfaitement dans le match de hockey sur glace entre deux villes, l’une à majorité roumaine et l’autre hongroise.

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Une mise en garde. Essayez de voir le film dans la version originale car les sous-titres ont des couleurs différentes selon la langue dans laquelle ils sont parlés : sous-titres blancs pour les roumains, jaune clair pour le hongrois et rose clair pour les autres langues.

dans ce contexte le grain explose de travailleurs migrants. Pour obtenir des fonds de l’Union européenne, l’usine de pain doit embaucher d’autres employés et aucun des locaux disposés à accepter les salaires proposés (mieux vaut recevoir des allocations de chômage, disent-ils). Ainsi Csilla pousse le propriétaire (Orsolya Moldovn) à embaucher trois travailleurs immigrés du Sri Lanka, déclenchant les réactions irréfléchies de certains villageois : ceux qui craignent l’arrivée de maladies mystérieuses, ceux qui craignent d’introduire la polygamie (l’un des travailleurs mais est de toute façon expulsé de l’église) ou prolifèrent comme des lapins, qui bien sûr voient déjà des attentats et des massacres…

Et si au final de nombreuses questions restent en suspensdont celui sur les fantômes d’animaux sauvages qui errent dans ces lieux, le gagnant sera un cinéma qui demande au spectateur de s’impliquer et de chercher en lui-même les réponses manquantes.

2 juillet 2023 (changement 2 juillet 2023 | 21:20)



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