Les économistes du football sont d’accord sur ce point : si vous voulez prédire le succès d’un club en vous basant sur des données financières, ne vous basez pas seulement sur son revenu. Attardez-vous plutôt sur sa masse salariale, qui vous donnera une meilleure idée de la qualité de son effectif. Et oubliez Manchester United, à moins que vous ne vouliez avoir une raison de plus de vouer ses dirigeants aux gémonies.
On pourrait – devrait ? – ajouter un autre paramètre à cette analyse : la valeur du banc du club en question. Et ne vous fiez pas aux noms qui apparaitront dans la section ‘remplaçants’ de la feuille de match, qui peuvent être trompeurs. Le vainqueur du match d’il y a deux ans n’est peut-être plus ce qu’il était, et le petit jeune qui sort de l’académie pourrait bien devenir ce qu’il n’est pas encore.
Dans les deux cas, le marché aura déjà son avis. Eddie Nketiah, dont on sent bien qu’il y a un plafond qu’il ne franchira pas, vaut pourtant davantage que Jorginho, un nominé pour le Ballon d’Or qui n’a plus besoin de prouver qu’il a sa place dans une grande équipe, même si les ans pèsent un peu plus sur lui que lorsqu’il fut sacré champion d’Europe avec Chelsea. Nketiah vaut cependant, à en croire transfermarkt.com, presque trois fois plus que l’international brésilo-italien. Affaire d’âge, de poste, de durée du contrat.
Bien sûr, ce genre de cote attire immédiatement des commentaires qui ne sont pas toujours flatteurs. Il n’est pas de science exacte en ce domaine. Mais faites la moyenne, et vous verrez que la flèche se plante plus souvent dans le coeur de la cible que dans le mur auquel elle est accrochée.
City loin devant…
Or, si l’on utilise ces estimations et qu’on considère de plus près ce que valent – en euros – les joueurs que les plus grands clubs alignent sur le banc en Angleterre, on constate une chose. L’un de ces clubs écrase les autres. Son nom ne vous surprendra pas.
Manchester City, puisqu’il ne pouvait s’agir de personne d’autre, avait pas loin de 360 millions d’euros de joueurs en réserve lors de leur victoire 2-0 sur Everton le week-end dernier
Crédit: Getty Images
360 millions, c’était deux fois ce que pesait le banc de Liverpool contre Burnley, bien que Darwin Nuñez, Cody Gakpo, Ryan Gravenberch et Harvey Elliott y fussent assis. Arsenal ? moins de 150 millions. Aston Villa? Un peu plus que les Gunners, mais toujours moins de la moitié de ce que pesait Man City, et qui correspond à quelques millions près au chiffre d’affaires annuel de l’Atlético de Madrid, quinzième club le plus riche du monde selon le cabinet comptable Deloitte.
… mais dans le viseur du fair-play financier
On doit donner un coup de chapeau aux recruteurs du City Football Group. Oscar Bobb et Rico Lewis, trente-sept ans à eux deux, simples spectateurs face à Everton, n’ont rien coûté aux Citizens, quand bien même le parcours controversé de l’adolescent norvégien de Lyn à Manchester via Valerenga a fait se poser quelques questions. Mais une fois le chapeau remis sur la tête, on peut aussi se demander si les dés ne sont pas pipés, particulièrement quand le club en question est accusé de 115 infractions aux réglementations du fair-play financier instaurées par la Premier League.
Le fait est que, chaque saison, on se pose la question: comment City fera-t-il pour remplacer un tel ou un autre, qu’on jugeait irremplaçables quelques mois plus tôt ? Kompany, Yaya Touré, Fernandinho, Mahrez et Gundogan plus près de nous, la liste n’en finit pas. City y parvient, pourtant. Le génie de Pep Guardiola y est pour quelque chose; mais ce n’est pas lui faire ombrage qu’ajouter que la puissance financière de City y est pour encore plus.
Faire tourner : un luxe que City peut se permettre
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Du coup, City peut se permettre le luxe de faire tourner, à la différence d’un Mikel Arteta ou d’un Ange Postecoglou, et même d’un Luis Enrique, dont les options sont autrement plus limitées s’ils entendent préserver le même niveau de performance. C’est à peine si on s’est rendu compte de l’absence du ‘monstre’ Haaland depuis le mois de novembre, c’est dire.
Joue-t-on le même jeu quand on n’a pas le même nombre de cartes en main ?
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