Au quatre coins du canton, les pelleteuses, grues et autres machines de chantier sont à l’œuvre pour sortir de terre des quartiers d’habitations ou des bureaux. Avec des prévisions tablant sur une augmentation d’environ 20% de la population vaudoise d’ici à 2044, le besoin en logements et en surfaces d’activités devient de plus en plus criant. Des jeunes aux aînés, en passant par des familles, nombreux sont celles et ceux qui cherchent à se loger. Quant aux entreprises – commerces, artisans, industries, services – le besoin en locaux est lui aussi bien présent.
«Il s’agit d’être transparent pour qu’un vrai dialogue se mette en place.»
En parallèle, des mouvements citoyens s’organisent pour protéger des îlots de nature, véritables sanctuaires pour la biodiversité, en plein cœur des agglomérations. Entre les opposants aux plans de quartier, les promoteurs immobiliers, les citoyens en quête de logements et les autorités communales et cantonales souvent prises à partie, la colère gronde. La justice est bien souvent saisie et les procédures s’étalent sur plusieurs années.
Ces tensions de plus en plus exacerbées dans les communes comme Épalinges qui jouxtent les villes-centres découlent directement de deux politiques publiques qui, au premier abord, paraissent contradictoires: d’une part la volonté d’une densification à l’intérieur du milieu bâti afin de lutter contre le mitage du territoire; d’autre part, la nécessité reconnue de protéger les bases naturelles de la vie et le paysage.
Le monde politique est ici sollicité. S’il s’agit pour chaque camp de défendre ses convictions, il est primordial de rester à l’écoute de toutes et de tous et d’élaborer conjointement des solutions constructives. Les émotions ont leur place dans un tel processus. Toutefois les données objectives, les contraintes légales et la vision d’ensemble ne doivent pas être occultées. Il s’agit d’être transparent pour qu’un vrai dialogue puisse se mettre en place.
Diverses pistes
Comment réduire l’impact du bâti sur la nature et le paysage, tout en répondant aux besoins en logements et en infrastructures? Rénover plutôt que démolir et reconstruire. Le canton de Vaud vient d’ailleurs d’augmenter l’enveloppe budgétaire du Programme bâtiments. Autres pistes: favoriser la flexibilité des usages telle que la transformation de bureaux en logements; privilégier le réemploi de matériaux, promouvoir les matériaux de construction durables à faible impact environnemental; aménager des quartiers en connexion avec la nature (perméabilité des sols, aménagements extérieurs et choix de la végétalisation); favoriser la mobilité douce et les transports en commun.
Je suis convaincue qu’avec engagement, honnêteté et patience, il est possible de construire des passerelles et de se rencontrer autour de solutions. Si chacun fait un pas, on pourra élaborer des compromis de qualité. C’est la force de notre démocratie.
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Aménagement du territoire: des contradictions à la coopération
Deux logiques s’affrontent: la nécessité de densifier à l’intérieur du milieu bâti et protéger les bases naturelles du paysage.
Marisa Dürst – Candidate à la Municipalité d’Epalinges