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Airbus et Boeing au salon du Bourget : le grand rebond des commandes

Airbus et Boeing au salon du Bourget : le grand rebond des commandes

Le Bourget ou comment quintupler ses commandes en l’espace de trois jours. Cela pourrait résumer le salon vécu par Airbus. Avec seulement 178 commandes brutes à fin mai, le constructeur européen était en retard par rapport à Boeing d’une cinquantaine d’appareils. Surtout, il apparaissait loin de son propre temps de passage l’an dernier quand il cumulait déjà 364 commandes.

Pourtant ce décalage est à relativiser. Tout d’abord, le chiffre de l’année dernière était exceptionnel, avec un phénomène de rattrapage post-crise et le besoin pour les compagnies aériennes de prendre des positions de livraisons sur le moyen-courrier pour reconstituer leurs capacités face aux perspectives de trafic retrouvées. À titre de comparaison, en 2018, ce chiffre à fin mai était de 168 appareils pour Airbus.

Les effets d’annonces sont encore de mise

Ensuite, il y a l’effet Bourget. Toutes les « années Bourget » qui se déroulent tous les deux ans en alternance avec le show britannique de Farnborough, le score d’Airbus à fin mai est plutôt faible en vue. Et ce, dans le but d’annoncer un maximum de commandes pendant le salon. Cela se solde en général par un bon score à la fin de l’année. Et Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus, a beau avoir déclaré au Paris Air Forum que « l’habitude de tout concentrer au moment des salons a été un peu perdue » et qu’il n’était « pas sûr que nous ayons exactement la même dynamique qu’avant le Covid » le constructeur européen a encore une fois reproduit ce schéma bien rodé.

Et pour cause, il a terminé le salon du Bourget avec 801 appareils commandés. Surtout qu’il faut encore y ajouter sept A350 commandés début juin, ainsi que 70 avions, dont 10 A350, comme l’a annoncé Christian Scherer, directeur commercial du constructeur européen, juste avant le salon. Ces appareils, dont les acheteurs sont encore confidentiels pour l’instant, seront comptabilisés dans le bilan de juin.

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Plus de 1.000 commandes et ce n’est pas fini

À la fin du mois, le constructeur européen devrait donc annoncer le chiffre énorme de 1.056 commandes brutes. Soit quasiment autant que pour toute l’année dernière. Même si le décompte s’arrêtait là pour les six derniers mois de l’année, la performance d’Airbus serait déjà honorable. D’autant que le constructeur n’a enregistré que 34 annulations de commandes jusqu’ici.

Au vu des annonces encore à venir, il est fort à parier que le constructeur européen gravisse encore quelques marches. Turkish Airlines devrait annoncer sa commande de 600 avions. La compagnie turque ayant une flotte assez équilibrée entre Airbus et Boeing, il serait étonnant de la voir mettre tous ses œufs dans le même panier.

En outre, après ses 500 appareils de la famille A320 NEO, Indigo doit s’engager pour 25 long-courriers. De même, Riyadh Air veut passer une grosse commande de moyen-courrier cette année. Après avoir manqué de peu le contrat long-courrier, Airbus voudra se rattraper. Le carnet de commandes de l’A320 NEO saturé pour au moins les cinq prochaines années et la « dimension très politique », telle qu’évoquée par Guillaume Faury au Paris Air Forum, pourraient néanmoins venir compromettre les chances du constructeur européen face à Boeing. Enfin, Avolon devrait confirmer l’achat de vingt A330 NEO comme annoncé au Bourget.

Boeing joue sur la longueur, faute de mieux

Du côté de l’avionneur américain, la situation est quelque peu différente. Avec 223 commandes à fin mai, il était sur une trajectoire relativement similaire à celle de l’an dernier à une douzaine d’avions près sans que ce soit non plus faramineux en comparaison de certaines années avant la crise. En 2018, il avait ainsi déjà engrangé 376 ventes à fin mai.

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Après ce départ au petit trop, Boeing ne sera pas passé au triple galop pendant le Bourget. Le constructeur américain joue moins la rétention de contrats que son concurrent européen. Il a ainsi annoncé, il y a moins d’un mois, un accord avec Ryanair pour 150 exemplaires du 737 MAX 10 fermes et autant en option. Certes, il ne s’agit pas encore d’une commande ferme, mais cela aurait eu son effet dans les travées du salon.

Mais dans le cas présent, Boeing ne semblait pas avoir les moyens de faire de grands effets d’annonces. Les conférences pour dévoiler des contrats de quelques appareils déjà enregistrés dans le carnet de commandes en sont la preuve. Son seul véritable fait d’armes est d’avoir enregistré la confirmation de la vente de 220 appareils à Air India – ce qu’a fait également Airbus avec 250 avions. Qui plus est, dans un cas comme dans l’autre, il s’agissait des commandes connues qui avait déjà fait l’objet d’un accord préalable en février dernier.

En retard, même sur le long-courrier

Au moment de faire le total, Boeing a engrangé 266 avions fermes lors de ce salon du Bourget. Cela va certes lui permettre de doubler son carnet de commandes depuis le début de l’année, mais sa performance est sans commune mesure avec celle d’Airbus. Le constructeur américain en est ainsi à 489 avions vendus à date. C’est deux fois moins que son concurrent. Il va donc devoir encore cravacher pour atteindre le millier d’appareils vendus, ce qui est son standard habituel ces dernières années (hors crise du 737 MAX et du Covid).

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Enfin, Boeing ne peut même plus se satisfaire de continuer à faire la course en tête sur le segment long-courrier. Il a vendu pour l’instant 87 exemplaires fermes de 777 et de 787 vendus depuis le début de l’année. En face, Airbus a profité de la commande d’Air India pour passer à 113 appareils long-courrier commandés. Il s’agit quasi-exclusivement d’A350 en attendant la confirmation des A330 NEO d’Avolon. Cela pourrait ainsi faire une très bonne année pour Airbus sur ce segment, à un bémol près : le constructeur comptabilise dans les commandes de cette année la réintégration de 23 A350 pour Qatar Airways, qu’il avait lui-même annulés en raison du différend avec la compagnie qatarie sur la dégradation de la peinture de l’appareil.

Il y a tout de même des motifs d’espoir pour Boeing. Tout d’abord, la confirmation de la commande de Ryanair va tout de suite faire bondir le total des ventes. De même avec celles des contrats de Saudia et Riyadh Air pour 78 Boeing 787 qui vont le replacer en tête sur le long-courrier – sans oublier la commande à venir de la part de la nouvelle compagnie saoudienne sur le moyen-courrier. Et comme Airbus, Boeing peut raisonnablement espérer profiter d’une partie du contrat de Turkish Airlines. De quoi relancer le suspense pour la deuxième moitié de l’année.
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