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After the Coup: Potential Prosecution for Ali Bongo Ondimba and the Bongo Dynasty

After the Coup: Potential Prosecution for Ali Bongo Ondimba and the Bongo Dynasty

Réécrire ce contenu Dans les rues de Libreville, affiches de campagne électorale du président gabonais Ali Bongo Ondimba, le 7 septembre 2023. AFP Pour la dynastie Bongo, après le temps du pouvoir viendra peut-être celui des tribunaux. Le coup d’Etat qui a déchu Ali Bongo Ondimba, le 30 août, rebat tant les cartes politiques qu’il peut relancer les dossiers judiciaires. Alors qu’au moins neuf de ses frères et sœurs, tous enfants de l’ancien président Omar Bongo Ondimba, ont été mis en examen pour recel de « détournements de fonds publics », « corruption active et passive », « blanchiment » et « abus de biens sociaux » par la justice française, Ali Bongo Ondimba lui-même n’est plus à l’abri de poursuites. L’instruction de ce dossier dit des « biens mal acquis » s’est ouverte en France à la suite d’une plainte déposée en 2007 par Transparency International, appuyée par l’ONG Sherpa. Les membres de la famille Bongo sont soupçonnés par la justice française d’avoir « sciemment » bénéficié d’un patrimoine immobilier « frauduleusement » acheté en France par leur père, qui a dirigé le Gabon de 1967 jusqu’à sa mort en 2009. Lire aussi : Biens mal acquis gabonais : cinq enfants d’Omar Bongo mis en examen en France « Il est encore un peu tôt pour savoir quel sera l’impact du coup d’Etat sur la suite de la procédure, nous aimonse Vincent Brengarth, avocat de Transparency International et membre du cabinet Bourdon & Associés. Il sera intéressant de voir quelles seront les intentions de la junte à l’égard d’Ali Bongo Ondimba. Voir par exemple si l’ancien président est vraiment libre de ses mouvements sera une indication. » Depuis le putsch, Ali Bongo Ondimba vit en résidence surveillée. Le président déchu est « libre de ses mouvements » et peut « se rendre, s’il le souhaite, à l’étranger afin d’y effectuer ses contrôles médicaux » pour soigner les séquelles de l’AVC qu’il a subi en 2018, a déclaré Brice Oligui Nguema, son cousin éloigné qui lui a succédé à la tête du pays dans le cadre d’une transition dont il n’a pas précisé la durée, le 6 septembre. « Ali Bongo Ondimba n’apparaît aujourd’hui dans aucune procédure liée à l’affaire des biens mal acquis, assure une source proche du dossier. Mais, selon la Constitution gabonaise, il a perdu son immunité le jour où son successeur a prêté serment [le 4 septembre]. Ali Bongo n’est donc plus intouchable et des actions judiciaires peuvent être engagées contre lui. C’est à la justice française de le décider. » « Délit de corruption des sociétés pétrolières » La justice française enquête sur l’acquisition de biens parmi lesquels une trentaine d’appartements, de villas et d’hôtels particuliers situés dans les arrondissements huppés de Paris mais également à Nice, récemment évaluée « à au moins 85 millions d’euros ». Selon un arrêt de la cour d’appel de Paris publié en février 2022, cette fortune des Bongo Ondimba, au pouvoir au Gabon durant cinquante-cinq ans proviendrait « de l’argent issu de détournements de fonds publics et des sommes considérables provenant du délit de corruption des sociétés pétrolières ». Parmi elles figure notamment la société Elf-Aquitaine, devenue TotalEnergies. Mis en examen en mars 2022 par le juge Dominique Blanc, Grâce, Betty, Arthur et Hermine Bongo ont tous contesté avoir eu connaissance du caractère frauduleux de la fortune de leur père, figure incontournable de la Françafrique, ce système postcolonial mêlant diplomatie secrète, contrats juteux et rétrocommissions. Lire aussi : « Biens mal acquis » : le combat pour rendre les millions détournés Pascaline Bongo (ancienne directrice de cabinet de son père), Omar Denis Jr Bongo (également petit-fils du président congolais Denis Sassou-Nguesso), Jeanne et Joseph Matoua, enfants d’Omar Bongo avec Patricia Thérèse Matoua, ont quant à eux été mis en examen en juillet 2022, notamment pour « recel de détournement de fonds publics ». Il s’agissait alors du dernier acte connu du dossier tentaculaire dit des « biens mal acquis », instruit depuis la fin 2022 par le juge Serge Tournaire et visant également les familles de Denis Sassou-Nguesso et Teodoro Obiang, présidents respectifs du Congo-Brazzaville et de la Guinée équatoriale. En plus des enfants Bongo, une quinzaine d’autres personnes physiques sont poursuivies, dont plusieurs ressortissants français parmi lesquels un avocat, un notaire ou une gérante de société civile immobilière, ainsi que la BNP Paribas, mise en examen en mai 2021 pour le blanchiment d’« au moins 35 millions d’euros ». « Les Gabonais attendent des gestes forts » A Libreville, certains dignitaires du régime d’Ali Bongo Ondimba font déjà l’objet de poursuites. Après l’incarcération de Noureddin Bongo Valentin, fils du président déchu, poursuivi, notamment, pour « détournements massifs des deniers publics » et « malversations financières internationales en bande organisée »trois autres personnalités ont été placées sous mandat de dépôt à la prison centrale de Gros-Bouquet, samedi 23 septembre. Vidéos Le Monde Afrique sur Youtube Chaque semaine, des vidéos pour comprendre l’actualité du continent Regarder Vincent de Paul Massassa, ministre du pétrole depuis 2019, Leon Armel Bonda Balondzi, ancien ministre des travaux publics, et l’homme d’affaires Abdoul Houssein Moussavou ont été écroués. Ces interpellations font suite à celles d’une dizaine d’autres proches du régime arrêtés le jour même du coup d’Etat. Retransmises à la télévision, les perquisitions menées au domicile de ces jeunes hauts responsables ont montré des valises et des malles débordant de billets de banque. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le magot de Bongo « La population gabonaise attend des gestes forts et la junte veut lui en donner, remarque Me Vincent Brengarth. Mais il y a aussi de forts soupçons de corruption qui pèsent aux Etats-Unis sur le président de la junte. » Selon Organised Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), un regroupement de journalistes spécialisés dans l’investigation, Brice Oligui Nguema aurait acheté en espèces trois propriétés près de Washington pour un montant total supérieur à 1 million de dollars (94 millions d’euros) entre 2015 et 2018. « Une vie privée est une vie privée qui doit être respectée »avait-il alors répondu l’actuel président de la transition gabonaise face aux soupçons de corruption. Voir aussi : Procès « biens mal acquis » : « La condamnation de Teodorin Obiang serait un bon signal aux kleptocrates africains » Pierre Lépidus en Francais

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