Adieu à une infirmière extraordinaire : L’histoire de Micheline Lassonde

Je vais vous raconter l’histoire d’une femme ordinaire, Micheline Lassonde, qui va mourir lundi matin, un peu après 10 heures. Mais plutôt que parler de la mort, parlons plutôt de la vie de cette infirmière exceptionnelle. Mis à jour hier à 5h00, Micheline Lassonde a été infirmière pendant 45 ans, travail qu’elle a exercé avec fierté. Elle a pris sa retraite en 2012 après avoir travaillé 35 ans dans le système de santé québécois, principalement dans le département de psychiatrie de l’hôpital Charles-Le Moyne. Travailler en psychiatrie n’a pas toujours été facile pour elle, mais Micheline aimait aider les autres. Même après sa retraite, elle a continué à travailler à temps partiel, faisant environ une centaine de quarts de travail par an, principalement en vaccination et en soins à domicile en psychiatrie. Malgré sa maladie, elle est restée dévouée à ses patients jusqu’à la fin de sa soixantaine. Micheline a appris qu’elle avait un cancer du cerveau en 2015. Elle a été opérée et a suivi une chimiothérapie, mais elle est ensuite retournée travailler en novembre de la même année. Pendant sept ans, elle a continué à exercer son métier malgré les difficultés que sa maladie lui causait, notamment une paralysie faciale, une surdité et divers maux. Pendant la pandémie, elle a même continué à s’occuper des patients en psychiatrie relogés dans un hôtel près de l’hôpital Charles-Le Moyne et a continué à vacciner. Micheline était une infirmière extraordinaire, aimée et admirée par ses collègues. Elle était une force tranquille lorsqu’elle faisait face à des patients agités, et elle a formé de nombreux soignants aux techniques d’autoprotection pacifique. Son dévouement et son professionnalisme sont représentatifs de milliers d’infirmières et d’infirmiers qui maintiennent notre système de santé et de services sociaux à flot. Au 8e étage du CHUM, dans les soins palliatifs, Micheline est entourée de sa famille et de ses proches. Lundi, elle recevra l’aide médicale à mourir. Pour l’instant, elle est assise, affaiblie mais droite, et sa famille et ses amis viennent lui rendre visite. Marc-André, l’un de ses fils, raconte son histoire avec émotion et fierté. Il évoque la vocation de sa mère et toutes les anecdotes qui ont marqué sa vie. Il parle de l’amour qu’elle portait à son travail, transmettant cette passion à ses fils. Il mentionne aussi comment Micheline acceptait de travailler des heures supplémentaires même lorsqu’elle était en retraite, pour soulager les infirmières plus jeunes. Micheline et son mari Pierre ont toujours ouvert leur maison aux amis de leurs fils, les considérant comme leur propre famille. Marc-André évoque une rencontre inattendue dans l’ascenseur du CHUM avec un ami d’enfance perdu de vue depuis longtemps, Fabio. Cette rencontre a apporté de la joie à Micheline dans ses derniers jours. Micheline Lassonde est une infirmière qui a continué à se dévouer pour ses patients même lorsqu’elle était atteinte d’un cancer du cerveau. Sa force et son amour pour son métier sont exemplaires. Elle a été entourée de sa famille, regardant les feux d’artifice au-dessus du pont Jacques-Cartier une dernière fois, avec sa petite-fille Eleonore dans ses bras. Micheline Lassonde est une femme extraordinaire, et je termine cette chronique avec un immense sentiment de gratitude envers elle et envers tous les professionnels de santé qui accomplissent leur travail avec autant de dévouement et de passion.