Nouvelles Du Monde

À Moulins, à Dijon, à Paris… Ces Nivernais obligés de se soigner hors du département témoignent

À Moulins, à Dijon, à Paris… Ces Nivernais obligés de se soigner hors du département témoignent

Pour quels types de soins les Nivernais sont-ils obligés de sortir du département et où vont-ils ? Le sujet a suscité des dizaines de témoignages et des centaines de réactions. Les patients peinent surtout à trouver des rendez-vous en dermatologie, neurologie, rhumatologie… et même à faire des mammographies.

Rarement un de nos appels à témoins aura suscité autant de réactions. Lorsque nous avons annoncé sur notre page Facebook que nous recherchions des Nivernais allant se faire soigner dans d’autres départements, faute d’accès à des spécialistes, nous avons reçu plus de 110 commentaires et des dizaines de témoignages. Françoise résume : “Rhumatologue à Moulins, dermatologue à Dijon, néphrologue à Montluçon, neurologue à Lyon… À part ça suis Nivernaise”.

Les dermatologues les plus recherchés

Le sujet de la dermatologie est celui qui revient le plus. Bénédicte, 51 ans, habite à Sauvigny-les-Bois. Elle doit être suivie à cause d’antécédents à risques. Le dermatologue le plus proche est à Vichy : elle met 3 h aller-retour pour s’y rendre, tous les six mois. “Je dois poser au moins une demi-journée de repos à chaque fois, alors que ça n’en est pas”.

Non, la Nièvre n’est pas le plus grand désert médical de France

Une autre Nivernaise de 26 ans, habitant entre Cercy-la-Tour et Moulins-Engilbert, devait consulter un dermatologue pour de l’acnée. Elle a dû se rendre jusqu’à Dijon. “Les rares dermatos qui sont plus près ne prennent que les cas cancéreux”.

Pascal, 62 ans, habitant de La Machine, est confronté au même problème : “J’ai un bouton sur le visage qui malgré les traitements de mon médecin traitant ne disparaît pas et se déplace, même”.

“Dans l’Allier, ils ne prennent pas de nouveaux patients. J’ai aussi appelé le Cher, le Puy-de-Dôme ou le Loiret. Minimum cinq mois d’attente. Mais ça devenait inquiétant. Finalement, par le biais d’un ami, j’ai pu avoir un rendez-vous début décembre à Clermont”.

Médecins, dentistes, pharmaciens… Quand vont-ils s’installer dans la Nièvre ?

Catherine, 52 ans, habite à Parigny-les-Vaux. Depuis 2022, elle a déjà reçu deux courriers l’invitant à faire un dépistage du cancer du sein. Mais impossible de trouver un créneau pour une mammographie.

Vu mon activité, je garde quatre enfants, c’est difficile de trouver des créneaux en semaine. Les cabinets sont fermés le samedi. Je pensais y aller pendant mes vacances, mais c’était déjà complet des semaines à l’avance. Au bout de deux ans, j’ai fini par trouver à Moulins, mais j’étais sur le point de baisser les bras.

“C’est comme ça pour tout : pour les soins dentaires, j’ai pris rendez-vous en février pour avoir un rendez-vous en décembre. Et ils ne consultent ni les vacances, ni le samedi, ni le mercredi… “

Séverine, 35 ans, est de Saint-Parize-le-Châtel. Elle a une maladie neurologique suite à un accident du travail. Elle doit être traitée en centre antidouleur, mais il n’y en a pas dans la Nièvre. Elle va à Moulins presque tous les mois. Quarante-cinq minutes de route, où elle doit être accompagnée. Elle a découvert, tardivement, et un peu par hasard, qu’elle avait finalement droit à un véhicule sanitaire léger (VSL). Il lui faut aussi un rhumatologue. “Là, je dois me rendre à Lyon, ce sont eux qui ont les délais les plus courts. À l’hôpital de Nevers, les délais sont beaucoup trop importants. Quand la douleur apparaît, j’ai besoin d’être soulagée rapidement”.

Tous nos articles sur la santé dans la Nièvre

Lire aussi  L'USON Nevers face à Montauban, 3e victoire de Lenny Martinez, le Pal investit 13 millions d'euros... L'actu à retenir de ce vendredi

Aurélie, 38 ans, habite à Saint-Éloi. Migraineuse chronique depuis 20 ans, elle est suivie par une neurologue à Issy-les-Moulineaux et au centre antidouleur de Vichy, “faute de structure et de spécialistes adéquats dans notre département.

“Trouver des spécialistes a été un véritable parcours du combattant, et aller les voir n’est pas simple. Il faut nécessairement prendre des jours de congé, vu la distance, et je ne peux souvent pas m’y rendre seule à cause de mes migraines”.

C’est extrêmement handicapant au quotidien et le suivi de cette maladie invisible et banalisée nécessite des spécialistes dont notre département manque. Ce que je regrette”, déplore-t-elle.

Dans quel cas le transport peut être pris en charge ?

Faute de spécialiste près de chez soi, le transport peut-il être remboursé par l’Assurance Maladie ? Et à quelles conditions ?

1. Dans quels cas y a-t-il une prise en charge ?

Vous pouvez être remboursés de vos frais de transport par l’Assurance Maladie sur prescription médicale dans le cadre d’une hospitalisation (complète, partielle ou ambulatoire). Ça peut être aussi pour des transports en lien avec une affection longue durée, ou si vous présentez une incapacité à vous déplacer, ou plus globalement, si votre état nécessite d’être allongé ou sous surveillance.
Pour les personnes qui n’ont pas de difficultés de déplacement particulières, des frais de transport peuvent être pris en charge si vous devez parcourir plus de 150 km aller, ou si vous devez vous déplacer plusieurs fois : au moins quatre voyages de plus de 50 km aller, sur une période de deux mois, au titre d’un même traitement.

Valérie, atteinte d’un cancer, a trouvé un médecin à Lormes, son conjoint veut créer un collectif

D’autres cas existent : les transports pour un contrôle réglementaire, suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle, ou pour se rendre dans un centre d’action médico-sociale précoce ou un centre médico-psycho-pédagogique.
Si vous devez être accompagné, les frais de transport de l’accompagnant peuvent aussi être pris en charge.

Lire aussi  Les moustiques tigres envahissent plusieurs régions de France, dont Nevers, et véhiculent des maladies dangereuses

2. Quelles conditions sont requises ?

Quoi qu’il arrive, il faut, soit avoir une prescription médicale de votre médecin, soit une convocation. Le médecin prescrit le mode de transport adapté à votre état de santé, s’il estime que la situation le justifie. Il doit se conformer au Référentiel de prescription des transports pour choisir si ce sera un véhicule personnel, un transport en commun, une ambulance, un taxi conventionné… Le document doit être délivré avant le transport. En cas d’urgence médicale, la prescription peut être remplie a posteriori par un médecin de la structure où vous avez été admis.
Pour les transports de plus de 150 km aller ou les transports en série, il faut demander l’accord préalable de l’Assurance maladie : votre médecin doit vous remettre la demande et vous devez la remettre au médecin-conseil de la CPAM. Si vous n’avez pas de réponse sous quinze jours, cela vaut accord.

3. Quels remboursements ?

Les frais de transport sont généralement remboursés à 55 %, et à 100 % dans certains cas très précis (ALD exonérante, accidents du travail, femmes enceintes à partir du 6e mois…). Pour les véhicules personnels, la CPAM se base sur le tarif kilométrique en vigueur, 0,30 €/km et les frais de parking ou de péage. Vous pouvez faire la demande sur votre compte Ameli, rubrique “mes démarches”, “Demander le remboursement d’un transport personnel”. Il faut alors rentrer les justificatifs et la prescription médicale.

Marlène Martin

2023-11-27 10:00:00
1701069081


#Moulins #Dijon #Paris.. #Ces #Nivernais #obligés #soigner #hors #département #témoignent

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT