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A l’IGR de Villejuif : rester coiffée malgré le cancer

A l’IGR de Villejuif : rester coiffée malgré le cancer

Gyle Beausoleil, conseillère en prothèses capillaires, guide Christine: “Le but c’est d’essayer de vous retrouver”. Christine devrait commencer à perdre ses cheveux d’ici une semaine. Des cheveux qu’elle a déjà coupés très court “pour faire une transition”.

“Pour moi, les cheveux c’est l’apparence, les regards, la féminité. Votre cheveu c’est vous”, s’émeut-elle, soutenue par son mari Pascal, qui feuillette avec elle la brochure de perruques.

Après avoir comparé le confort et la densité des chevelures que lui propose Gyle, elle choisit un modèle de classe 2. “Il est pris en charge à hauteur de 250 euros. Mais vous aurez un reste à charge”précise Gyle.

Depuis 2019, les prothèses capillaires de classe 1, faites de cheveux synthétiques et dont le prix ne dépasse pas 350 euros, sont intégralement remboursées. Celles de classe 2, faites de cheveux synthétiques ou naturels et dont le prix peut aller jusqu’à 700 euros, sont remboursées à hauteur de 250 euros. Une situation qui devrait prochainement changer: un amendement gouvernemental au projet de loi de financement de la Sécurité sociale vise “à élargir le 100% santé aux prothèses capillaires pour les femmes traitées par chimiothérapie et à mettre fin à une injustice”.

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Un amendement conservé dans le texte adopté via le 49.3 en première lecture à l’Assemblée nationale, et déjà défendu par la Caisse nationale d’assurance-maladie dans un rapport publié cet été.

La mutuelle de Christine couvrira les 300 euros de reste à charge, mais “le remboursement à 100% permettrait à ceux qui n’ont pas forcément de bonnes mutuelles d’avoir des perruques de meilleure qualité. La perruque doit permettre de retrouver sa personnalité”, souligne-t-elle.

Une vision partagée par Aury Caltagirone, conseillère en image à l’Institut Gustave Roussy, centre européen de lutte contre le cancer situé à Villejuif, en région parisienne. “Les femmes se retrouvent à baver sur la voisine qui a pu se payer quelque chose de mieux. C’est de l’abus !”.

Pour Monique Fremaux, le choix s’est porté sur une prothèse capillaire de classe 1. Après un premier rendez-vous, cette femme de 75 ans vient récupérer sa perruque avant de débuter son traitement contre le cancer du sein, qu’elle avait déjà combattu en 2020.

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“J’avais déjà porté une perruque lors de ma première chimiothérapie, mais j’avais envie d’en avoir une nouvelle. C’est un peu psychologique”reconnaît-elle. “Pour une femme, la perte de cheveux est difficile à accepter. Par exemple, je ne me montre pas devant mon mari sans la perruque”ajoute Monique.

Lors des essayages, Gyle conseille aux clientes d’adopter une perruque qui leur ressemble: “Certaines femmes veulent en profiter pour changer de style, mais elles se rendent rapidement compte que ça fait trop perruque”.

C’est le cas de Bouchra Addif, qui a d’abord voulu essayer une perruque aux cheveux longs. “Dès que je l’ai mise, j’ai vu que ça n’allait pas”, explique cette femme de 43 ans qui opte finalement pour une chevelure plus courte.

“J’aime bien celle-là, c’est magnifique!” s’enthousiasme Bouchra, qui dit porter une perruque “surtout pour les enfants”.

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Elle aussi a choisi une perruque de classe 1, un modèle d’entrée de gamme. Mais pour Gyle, “la meilleure qualité de perruque, c’est comment la personne la ressent. Ce n’est pas une question de prix.”

Si le remboursement à 100% serait “une bonne nouvelle”, pour elle, le manque d’information contribue également au renoncement aux soins. “Beaucoup de femmes ne savent pas ce qui existe, certains oncologues ne leur en parlent pas”.

En 2021, 183 331 femmes ont été traitées par chimiothérapie, selon les chiffres de l’Institut national du cancer. Dans le même temps, seulement 49 111 patientes ont reçu un remboursement de l’Assurance maladie pour une prothèse capillaire, “laissant apparaître que trop de femmes renoncent encore à ces prothèses pour des raisons financières”, selon le gouvernement.

par Baptiste DEDIEU

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