Nouvelles Du Monde

À cause de Jan Böhmermann, ZDF devrait désormais verser 100 000 euros d’indemnisation

À cause de Jan Böhmermann, ZDF devrait désormais verser 100 000 euros d’indemnisation

2023-08-30 18:30:24

du magazine BUNTE

Qu’arrive-t-il à une personne dont le monde s’effondre soudainement sans que ce soit de sa faute ? Lorsque cette personne se retrouve prise dans une ligne de mire, elle n’y appartient pas. Arne Schönbohm, 53 ans, a dû en faire l’expérience.

Le fils du célèbre homme politique de la CDU, Jörg Schönbohm, avait jusque-là eu une carrière parfaite. Études à Londres et Taipei. Top manager du groupe d’aviation et d’armement EADS. En 2016, il devient président de l’Office fédéral pour la sécurité de l’information (BSI), la plus haute autorité allemande en matière de cybersécurité. 11 700 euros par mois.

Marié depuis 2005, trois enfants en âge scolaire. Jusqu’au 7 octobre 2022 une vie heureuse et épanouie. Tard ce vendredi-là, son voisin l’appelle et lui dit : « Tu étais juste à la télé. Avec ce Böhmermann. ne regarde pas ça C’est de la poubelle.”

Peu avant Noël, il va chercher ses affaires personnelles au bureau

Arne Schönbohm recherche l’émission “ZDF Magazin Royale” dans la médiathèque qui vient d’être diffusée. Dans l’émission, il est représenté avec un nez de clown et est ridiculisé comme un cyberclown par le présentateur Jan Böhmermann, 42 ans. Le président est accusé d’avoir recours à une association de lobbying auprès d’une société associée aux services secrets russes.

Et cela au moment où la Russie tue dans sa guerre d’agression contre l’Ukraine. Un scandale ! Cette prétendue affaire a dominé les médias pendant des jours. Les collègues se détournent de Schönbohm, les amis chuchotent dans son dos.

Lire aussi  Apple lance l'abonnement iPhone ! L'histoire révélée

Bien que des doutes aient été soulevés à l’époque sur les allégations de Böhmermann, la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser, 53 ans, a relevé son président de ses fonctions “avec effet immédiat”. Schönbohm n’est plus autorisé à entrer dans l’autorité.

Peu avant Noël, il récupère ses affaires personnelles au bureau. Sous la surveillance du service de sécurité, il emballe deux cartons de déménagement, des photos de famille, des livres, des images. Il ne peut pas dire au revoir à ses employés. À ce moment-là, il s’est senti comme un criminel, confie-t-il ensuite à ses amis.

Les frais de justice : 54 000 euros

A la maison, ses enfants – 12, 14 et 15 ans – lui racontent ce qu’ils ont vécu à l’école : le harcèlement. « Etes-vous aussi un agent russe ? » demande un camarade de classe. “Est-ce que Poutine a payé votre maison ?”, demande un autre. Schönbohm agit contre l’exonération.

Les frais de justice : 54 000 euros. Le 17 octobre, le président déchu du BSI a demandé une procédure disciplinaire contre lui-même afin de pouvoir réfuter les allégations de Böhmermann. Au lieu de cela, le ministre de l’Intérieur Faeser l’a transféré à l’Académie fédérale d’administration publique. Au lieu de 1850 collaborateurs comme auparavant, il en compte désormais 62. Schönbohm a été mis à l’écart.

Lire aussi  Faire attention! C'est ce qui attire le tonnerre !

Puis le tournant est arrivé : il devient de plus en plus clair que les allégations de Böhmermann sont avant tout une chose : du vent. Le satiriste, à la recherche de révélations, rate son coup. Or le cas Schönbohm est un cas Böhmermann. Un cas de Faeser.

La ministre de l’Intérieur a été critiquée pour avoir limogé son président sans examiner minutieusement les allégations de Jan Böhmermann. Le ministère affirme que l’objectif était de mettre en place le BSI de la meilleure manière possible, mais étant donné le lien temporel avec l’émission, cela semble être une excuse. Le 24 avril 2023 – six mois après l’expulsion – le ministère de l’Intérieur a expliqué dans une lettre à l’avocat de Schönbohm que les allégations ne justifient pas de mesures disciplinaires.

L’émission de Böhmermann a des conséquences juridiques

Cela équivaut à une rééducation complète ! Et c’est une gifle pour le modérateur Jan Böhmermann, dont la rédaction a placé l’annonce du licenciement prévu de Schönbohm comme un trophée sous la vidéo de l’émission.

Mais pour la ZDF, le programme Böhmermann a désormais des conséquences juridiques. Arne Schönbohm a chargé l’avocat berlinois des médias Markus Hennig de faire valoir des demandes de dommages-intérêts contre la chaîne. Selon les informations de BUNTE, l’avocat, dans sa lettre à ZDF, réclame désormais une indemnisation pécuniaire de 100 000 euros pour Schönbohm en raison de “préjudice grave”.

Lire aussi  La communauté Itaewon de Séoul réfléchit à l'avenir après l'écrasement de la foule

L’émission de l’humoriste – selon l’avocat dans sa justification – est “l’une des dénonciations les plus sales” qu’une chaîne publique ait jamais commise.

L’avocat Hennig sur BUNTE : “Avec le ‘Magazine Royale’, ZDF a détruit la réputation et la carrière impeccable d’un fonctionnaire méritant.” Il se réserve également le droit de faire valoir des réclamations contre le modérateur.

“Il semble que pour ZDF, les quotas comptent plus qu’un véritable intérêt pour la vérité”

Dans sa lettre à ZDF, l’avocat Hennig réclame également une mesure d’injonction. L’avocat s’étonne que le service juridique de la chaîne ait effectivement débloqué la contribution à la diffusion.

“De toute évidence, pour ZDF, les quotas comptent plus qu’un véritable intérêt pour la vérité”, déclare Hennig.

En réponse à une demande du BUNTE concernant la diligence raisonnable des journalistes et les critiques publiques à l’égard de Jan Böhmermann, ZDF a déclaré : “Les déclarations faites dans l’émission ‘ZDF Magazin Royale’ du 7 octobre 2022 sont suffisamment documentées par la recherche.”

Vous pouvez lire l’intégralité de l’histoire dans BUNTE 36/23, à partir du jeudi 31 août, partout dans les kiosques à journaux ou disponible ici .



#Jan #Böhmermann #ZDF #devrait #désormais #verser #euros #dindemnisation
1693416428

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT