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36,5 % de grévistes à la SNCF, contre 46,3 % le 19 janvier, selon les syndicats

36,5 % de grévistes à la SNCF, contre 46,3 % le 19 janvier, selon les syndicats

Maud Renou, institutrice en Loire-Atlantique : « A 64 ans, on est usé. J’ai vu des collègues qui laissent couler tellement elles ou ils sont épuisés »

La pancarte de Maud Renou, 45 ans, institutrices à Blain, à 40 kilomètres au nord de Nantes, vaut pour programme : « Elisabeth, la borne, c’est 62 ans ». Un dessin montre aussi une enseignante marcher avec un déambulateur, en lançant gaiement à ses élèves : « Les enfants, suivez-moi : on va au gymnase ».

Ce cauchemar-là, l’idée de travailler deux années supplémentaires, pas question de le vivre, énonce Mme Renou : « J’aime mon métier mais je ne me vois pas faire classe à 24 enfants de 6 ans dans une vingtaine d’années, ni même avoir l’énergie de monter des projets comme je le fais aujourd’hui, dit-elle. À 64 ans, on est usé. J’ai vu des collègues qui laissent couler tellement ils ou elles sont épuisés ».

Selon l’enseignante – qui a voté pour l’écologiste Yannick Jadot lors du premier tour la présidentielle, avant de s’abstenir au second tour – Emmanuel Macron « n’a pas été élu pour mener cette réforme des retraites, contrairement à ce qu’il dit ». Elle ajoute : « Le chef de l’Etat a mon âge, je ne comprends pas comment il peut se montrer aussi méprisant envers les gens qui ont peu. Comment le gouvernement peut-il défendre que cette réforme est juste, alors que les femmes sont perdantes ? Et ce, alors que souvent, elles prennent des temps partiels pour s’occuper de leurs enfants quand ils sont en bas âge. »

Dans le cortège, Mélanie Le Blay, animatrice périscolaire de 28 ans à Saint-Nazaire, est sur la même longueur d’onde : « Se trouver face à une cinquantaine d’enfants qui se mettent à crier dans une salle, c’est quelque chose qu’il faut éprouver pour comprendre ce que c’est. Il y a une vraie pénibilité aussi dans nos métiers. Porter des enfants, changer les couches : je vois bien que pour des collègues plus âgées, c’est compliqué. Il y a la fatigue, et la patience qui parfois fait défaut. Tout le monde aspire à bosser convenablement mais il faut que les règles restent humaines ».

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