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26 pays veulent s’attaquer aux violences sexuelles pendant la guerre en Ukraine | À PRÉSENT

26 pays veulent s’attaquer aux violences sexuelles pendant la guerre en Ukraine |  À PRÉSENT

De plus en plus d’histoires circulent sur les violences sexuelles commises par des soldats russes en Ukraine. Cependant, prouver et juger cela s’avère être un énorme défi. C’est pourquoi une conférence internationale se tient aujourd’hui au Forum mondial de La Haye, où l’accent est mis sur la répression des crimes de guerre en Ukraine. La violence sexuelle aussi : « Une arme efficace pour détruire les sociétés.

Les ministres des affaires étrangères et de la justice de 26 pays visitent le Conférence ukrainienne sur la responsabilité, organisé par la Cour pénale internationale et la Commission européenne. Le but : découvrir la vérité sur les crimes de guerre en Ukraine et rendre justice aux victimes de violences sexuelles en particulier.

La violence sexuelle se produit dans tous les conflits, mais ce n’est pas toujours la première visible, disent les experts. Souvent dans le même contexte, le Rwanda, l’ex-Yougoslavie, le Congo, la Colombie et l’Ouganda sont cités en exemple. « Malheureusement, la guerre en Ukraine ne fait pas exception ; cette tactique est souvent utilisée contre la population », explique le professeur Heleen Touquet. Elle mène des recherches sur les violences sexuelles dans les conflits politiques, notamment en Yougoslavie. Selon Touquet, les violences sexuelles ont généralement lieu dans un contexte où un individu, comme un militaire, a un pouvoir total sur un autre, par exemple un civil. †

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Parfois devant la famille

“Les soldats russes en Ukraine utilisent la violence sexuelle comme une arme pour montrer que personne n’est en sécurité. Il y a de la terreur depuis que la guerre a éclaté dans le bassin du Donets en 2014”, explique Katrien Coppens, directrice de la Fondation Mukwege. Cette organisation s’engage à survivants de violences sexuelles en temps de guerre.

La Fondation Mukwege est également active en Ukraine, où les travailleurs humanitaires travaillent avec les réseaux locaux pour assurer un accès plus rapide et plus efficace aux soins pour les victimes de violences sexuelles. C’est absolument nécessaire, selon Coppens, car les histoires qu’elle a entendues des victimes en Ukraine sont poignantes. Des viols multiples, parfois devant la famille, entraînant de graves mutilations du corps. Et Coppens le sait : ces histoires ne sont que la pointe de l’iceberg.

Les victimes de viols et d’autres violences sexuelles en temps de guerre éprouvent souvent une énorme honte, des plaintes physiques et des problèmes avec leur famille ou leur communauté. Certains d’entre eux sont même ostracisés, alors qu’ils ont besoin d’aide au plus vite. Coppens : “Le droit à l’existence de ces personnes est complètement bafoué.”

En tout cas, il ne faut pas compter sur les réprimandes du Kremlin en Ukraine, pense Coppens. Il y a toujours des violences sexuelles par leurs propres soldats refusé† Le réalisateur fait référence à Butja, où 25 femmes ont été violées dans une cave par des soldats russes. Ces soldats ont ensuite reçu un cadeau spécial du président Poutine eremedaille pour “courage” et “protection de la patrie”. Coppens : “Choquant. Il n’y a aucun signal de Moscou que ces crimes de guerre soient punis.”

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Punir au niveau international semble impossible

Il est également difficile, dans un contexte international, de criminaliser des individus pour viol et autres formes de violence sexuelle pendant ce conflit. Depuis sa création en 2002, la Cour pénale internationale a poursuivi deux personnalités pour agression sexuelle : un seigneur de guerre congolais et un Commandant ougandais.

La raison en est, selon Touquet, que la recherche de preuves est généralement une tâche complexe. D’une part, le matériel médico-légal doit être collecté le plus rapidement possible, d’autre part, les chercheurs doivent parler aux victimes – si elles osent se manifester. Cela prend du temps. “Vous voyez dans les conflits que la priorité n’est pas toujours de documenter les violences sexuelles.”

Et même si l’accent devait être déplacé, il reste le problème que la Russie ne reconnaît pas la Cour pénale internationale. Les crimes de guerre ne peuvent être jugés par la CPI que si l’un des deux pays en est membre. La Russie avait précédemment reconnu le Statut de Rome, fondement de la Cour, mais le président Poutine y a mis fin en 2016† L’Ukraine n’est pas membre non plus, mais coopère aux enquêtes.

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Un tribunal spécial pour la Russie (similaire au TPIY) est peu probable en raison du vote de veto du pays aux Nations Unies. Ensuite, il y a la possibilité que les pays se poursuivent eux-mêmes. Les procès ont déjà commencé en Ukraine : la procureure en chef Iryna Venediktova travaille actuellement sur la persécution de dizaines de soldats russesDes milliers de cas sont toujours sous enquête. Chaque jour, Venediktova reçoit des centaines de notifications à l’intérieur des délits.

Attention et reconnaissance pour les victimes

Reste à savoir si la conférence peut faire une différence aujourd’hui et contribuer à rendre justice aux victimes en Ukraine. En tout cas, il est très important qu’ils soient protégés lors des enquêtes sur les preuves, selon Touquet et Coppens.

En tout cas, selon Coppens, l’attitude internationale envoie un signal important aux victimes qu’une grande attention est déjà accordée à la punition des auteurs. Cela peut conduire à une plus grande reconnaissance, surtout si cela se traduit par une approche ciblée. “Nous espérons que cette attitude attentive deviendra la nouvelle norme, afin que la même indignation et la même audace aient lieu dans d’autres conflits.”

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