18 tumeurs différentes à partir d’un seul tube de sang

Des chercheurs ont découvert que le matériel génétique sous forme d’ARN dans les plaquettes change sous l’influence d’une tumeur

Le raffinement d’une nouvelle technique permet désormais de retracer 18 types de cancer. En utilisant cette technique (thromboSeq), des modèles de cancer dans l’ARN des plaquettes ont déjà été découverts dans une étude précédente. Les patients cancéreux bénéficient d’une détection précoce de la tumeur car les résultats du traitement sont plus favorables pour les cancers moins avancés. «Des recherches supplémentaires sont nécessaires, mais les résultats de cette étude sont prometteurs», déclare Sjors In ‘t Veld, doctorant au département de neurochirurgie et au Brain Tumor Center d’Amsterdam à l’UMC d’Amsterdam.

Les chercheurs ont découvert que le matériel génétique sous forme d’ARN dans les plaquettes change sous l’influence d’une tumeur. Les tumeurs sécrètent des molécules dans la circulation sanguine. Cela provoque des changements dans le sang. Les plaquettes dans le sang peuvent également réagir à la présence de tumeurs. Les plaquettes sont normalement responsables de la coagulation du sang. Dans le processus du cancer, les plaquettes sont utilisées par la tumeur pour métastaser dans le sang. Une étude antérieure a montré que la technique thromboSeq pouvait détecter six types de cancer. Par la suite, la technique a été affinée, entre autres en ajoutant des algorithmes intelligents artificiels avec lesquels les changements dans les plaquettes peuvent être lus avec encore plus de précision.

Reconnaître les personnes en bonne santé
Cette dernière étude, publiée dans la revue scientifique de premier plan Cancer Cell, a examiné le sang de plus de 2 300 personnes. Les échantillons de sang ont été prélevés dans 13 instituts de recherche dans le cadre d’une collaboration internationale composée de plus de 100 scientifiques. Le test sanguin thromboSeq a été perfectionné dans cette étude pour reconnaître un « modèle de cancer plaquettaire » universel. Avec ce nouveau test sanguin, les chercheurs ont mis l’accent sur la reconnaissance correcte des personnes en bonne santé avec un minimum de faux positifs. Et avec succès, le test reconnaît 99% des personnes en bonne santé comme étant en bonne santé. En outre, le test nouvellement développé suit la présence d’un cancer chez environ les deux tiers des plus de 1 000 patients atteints d’un cancer de stade I-IV et dans la moitié des 352 tumeurs de stade I-III.

Localisation de la tumeur
Si quelqu’un a un test sanguin positif pour le cancer, ce résultat doit être confirmé par d’autres tests, tels qu’un scanner ou une biopsie tissulaire. «Afin de sélectionner le bon test de suivi, le test sanguin doit indiquer où se situe la tumeur dans le corps», explique In ‘t Veld. Il a également été démontré que le test sanguin thromboSeq identifie avec précision l’emplacement de la tumeur. Cela offre la possibilité d’utiliser les tests de suivi de manière plus ciblée.

Améliorations futures
Le test thromboSeq est encore en phase de développement. Par exemple, des études antérieures ont montré que l’ARN des plaquettes change également chez les patients atteints d’autres affections, telles que la sclérose en plaques ou une certaine forme d’hypertension artérielle dans les poumons (hypertension pulmonaire). Dans l’étude actuelle, il semble que les patients atteints d’affections autres que le cancer soient plus souvent considérés à tort comme des patients cancéreux par le test sanguin thromboSeq. “Le test devra être développé davantage sur cette base”, déclare Myron Best, médecin chercheur au département de neurochirurgie et directeur de recherche de cette étude avec Tom Würdinger. “Ce qui est intéressant à ce sujet, c’est que l’utilisation de l’intelligence artificielle améliore le test à mesure que davantage d’informations sont présentées à l’ordinateur.” Le test devrait également être testé sur des groupes de patients encore plus grands, par exemple chez les personnes qui ont un risque plus élevé de développer un cancer en raison d’une anomalie génétique sous-jacente.

Centre de biopsie liquide UMC d’Amsterdam
Le centre de biopsie liquide d’Amsterdam UMC recueille depuis plusieurs années des échantillons de sang de patients cancéreux traités à Amsterdam UMC. Ce sang est utilisé pour diverses études scientifiques en cours, y compris la poursuite du développement de thromboSeq. La recherche actuelle a été financée, entre autres, par la Fondation STOPHersentumoren.nl, l’Académie européenne de biopsie liquide Marie-Curie ITN et le KWF. Les chercheurs recherchent actuellement des subventions supplémentaires pour poursuivre la recherche.