Visite d’État de Charles III en France : Fastueux dîner au château de Versailles et réchauffement des relations franco-britanniques

Charles III a été reçu mercredi soir par Emmanuel Macron pour un somptueux dîner au château de Versailles, après une cérémonie à l’Arc de Triomphe et un bain de foule, marquant ainsi le début d’une visite d’État axée sur le renforcement de l’amitié franco-britannique.

Le monarque est arrivé peu après 20h00 dans la cour du château, accompagné de la reine Camilla. Après une séance photo sur le tapis rouge, le couple royal a rejoint les autres invités pour une soirée qui était l’un des moments forts de leur visite de trois jours, leur première en France en tant que roi et reine.

Parmi les invités se trouvaient le célèbre chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger, l’acteur Hugh Grant, la comédienne Charlotte Gainsbourg, le PDG du groupe de luxe LVMH, Bernard Arnault, et l’ancien footballeur Patrick Vieira. Ils ont pu savourer un menu royal composé de homard bleu, de volaille de Bresse et de macaron à la rose, préparés par des chefs étoilés et servis dans de la porcelaine de Sèvres.

Comme précédemment à l’Arc de Triomphe, les deux couples se sont chaleureusement salués, avec Brigitte Macron adressant une nouvelle bise à Camilla, ce qui contraste avec le protocole autour de la reine Elizabeth II.

Le choix du château de Versailles est un clin d’œil à la mère du roi, qui avait été invitée à déjeuner dans le même décor somptueux en 1957 et y était revenue en 1972.

Ce dîner de gala a suivi une première rencontre dans l’après-midi sur les Champs-Élysées, où une cérémonie de ravivage de la flamme devant la tombe du Soldat inconnu a été organisée, suivie d’une descente de l’avenue la plus célèbre du monde à bord d’une DS, avec une escorte de la Garde Républicaine à cheval.

Dans une ambiance décontractée, Emmanuel Macron a même tapé dans le dos de Charles III à quelques reprises.

Le grand public a été tenu à l’écart de la cérémonie en raison d’un important dispositif de sécurité, ce qui a déçu certains spectateurs. Toutefois, malgré cela, certains ont pu apercevoir le couple royal lors d’un mini-bain de foule, scandant ça et là des “vive le roi”.

On se demande si ce faste sera préjudiciable à l’image d’Emmanuel Macron, après une crise des retraites il y a six mois et dans un contexte de forte inflation.

En invitant Charles III à Versailles, le président français suit les traces du général de Gaulle, qui avait fait du château une véritable carte de visite diplomatique. Cela envoie également un signal fort au Royaume-Uni.

Lors d’un sommet en mars, le président français et le Premier ministre Rishi Sunak ont contribué à une “reconnexion” entre les deux capitales après plusieurs années de tensions pendant le mandat de Boris Johnson à Downing Street, notamment sur le Brexit, la pêche et les migrants.

Par souci de ne rien laisser au hasard, Emmanuel Macron a également rencontré mardi le chef de l’opposition britannique, Keir Starmer, favori dans les sondages pour les élections prévues début 2025.

Le roi, qui souhaite renforcer son image à l’international un an après son avènement, entamera la partie la plus politique de sa visite avec un discours à la tribune du Sénat, une première pour un souverain britannique.

Il mettra également en avant son engagement pour l’environnement lors d’une table ronde sur le réchauffement climatique au Musée national d’histoire naturelle, en clôture de cette visite, puis à Bordeaux le lendemain, une région durement touchée par les incendies en 2022 et qui compte de nombreux Britanniques.

Environ 8 000 policiers et gendarmes sont mobilisés mercredi, et jusqu’à 12 000 vendredi, où la visite du roi coïncidera également avec celle du Pape François à Marseille.