Virvolt, une entreprise française spécialisée dans la conversion de vélos à assistance électrique (VAE), s’appuie sur Renault et son usine de Flins pour assembler ses moteurs. Nous avons visité les coulisses de cette fabrication du moteur VAE. Le premier vélo électrique à adopter le moteur Virvolt est le “Jean Fourche” – Source : Virvolt
Le site industriel Renault de Flins, dans l’ouest de la région francilienne, représente une ville dans la ville. Cependant, rien ne montre que le vélo y a sa place, car ils sont même interdits d’y circuler ! La surface de 237 hectares intègre les lignes de montage automobile historique du Losange avec les 4CV, R5, Clio et la citadine électrique ZOE. Désormais, l’usine devient la Refactory, qui est un projet de reconversion sur plusieurs années. Ce projet est une nécessité puisque la future R5 électrique qui remplacera la ZOE migre son assemblage à Douai (Nord). L’usine bascule donc vers un pôle d’activités entre 4 axes: rétrofit, recyclage, recharge et stockage d’énergie. Mais il accueille également un campus et un incubateur de startups dont certaines de mobilité douce. Plus spécifiquement, d’autres entreprises profitent d’un tremplin d’industrialisation, comme Virvolt.
Les fondateurs de Virvolt (2020) étaient au départ des bricoleurs sur tous types de deux-roues. Mais ils ont concentré leur développement sur la transformation de vélos musculaires en VAE. La marque passe désormais à la seconde étape avec un moteur central destiné aux professionnels et fabricants. Le Virvolt 900 est donc le début d’une nouvelle étape, mais qui nécessite un sérieux savoir-faire de fabrication, d’où le partenariat avec Renault. Tout a commencé début 2022, avec les premiers échanges entre les deux parties qui se connaissaient déjà (le siège parisien loge dans un ancien entrepôt du constructeur). Sautant l’étape d’incubation, car mature, Virvolt a donc développé son moteur de vélo pendant 6 mois jusqu’à novembre et son industrialisation avec Renault.
Ce puzzle est assemblé à Flins, dans un hangar au cœur du site industriel Renault de Flins que nous avons visité. La chaîne d’assemblage emploie deux personnes, chacune nécessitant 15 minutes par moteur. Puis le bloc passe par un banc d’essai pendant 3 à 4 minutes, histoire de tester le fonctionnement sur les 5 niveaux d’assistance en simulant la force d’un cycliste.
Car Virvolt opère encore à petit régime, autour de 400/450 vélos par “rafale” de production, avec l’objectif de 2 500-3 000 moteurs en 2023. L’objectif est de passer à 5 000 l’an prochain, en 2024, où Renault continuera d’héberger le constructeur français avec des améliorations constantes (passage de vitesses, compatibilité, etc.), sans oublier son moteur destiné aux particuliers. Yvan de La Baume rappelle que 60 millions de vélos musculaires ont été vendus ces 20 dernières années, dont la moitié dort chez les garages ou locaux des Français. Le premier kit Virvolt 500 a déjà séduit 4 000 personnes depuis les débuts de l’aventure en 2020.
Virvolt imagine même reconditionner des cellules de voitures en seconde vie, ce que fait déjà la Refactory. Plein de projets en tête donc, mais des moteurs déjà sur la route (et sur les pistes).
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