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Violences au Soudan: Épiceries et hôpitaux en danger de fermeture, appel à la cessation immédiate des combats

Violences au Soudan: Épiceries et hôpitaux en danger de fermeture, appel à la cessation immédiate des combats

Dans la ville de Khartoum, qui sent la poudre, une partie des habitants est confinée chez eux, tandis qu’une épaisse fumée noire monte du centre-ville, où se trouvent les institutions politiques et militaires. L’eau et l’électricité manquent en partie, et les rares épiceries ouvertes préviennent qu’elles ne pourront tenir plus longtemps faute d’approvisionnement. Les hôpitaux accueillant les blessés manquent de sang et d’équipements.

Après la Ligue arabe et l’Union africaine, les États-Unis et le Royaume-Uni ont appelé lundi à une “cessation immédiate” des violences.

Le conflit a éclaté entre deux généraux qui ont évincé ensemble les civils du pouvoir lors du putsch d’octobre 2021, avant de se retourner l’un contre l’autre samedi matin. Depuis lors, les combats à l’arme lourde n’ont pas cessé et l’armée de l’air vise régulièrement les QG des Forces de soutien rapide (FSR) même en plein Khartoum, alors que ces ex-miliciens sont devenus les supplétifs officiels de l’armée et sont déployés dans la capitale. Des combats continus ont causé la mort de 97 civils, selon le syndicat officiel des médecins, dont 56 samedi et 41 dimanche, ainsi que de nombreux combattants.

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L’armée a déclaré que la situation était “extrêmement stable”, tandis que les FSR se disaient “sur la voie de l’emporter définitivement”. Cependant, dans les faits, il est impossible de savoir qui contrôle quoi. Les FSR ont affirmé avoir pris l’aéroport et être entrés dans le palais présidentiel, ce que l’armée a nié. L’armée, quant à elle, prétend principalement tenir le QG de son état-major, l’un des principaux complexes de pouvoir à Khartoum. La télévision d’État est également contestée par les deux parties, alors que les combats continuent dans les alentours.

Les médecins et les humanitaires lancent des cris d’alarme : en temps normal, les foyers ne sont alimentés en électricité que quelques heures par jour au Soudan. Certaines zones de Khartoum sont privées depuis samedi de toute fourniture d’électricité et d’eau courante. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), “plusieurs des neuf hôpitaux de Khartoum qui reçoivent des civils blessés n’ont plus de sang, d’équipement de transfusion, de fluides intraveineux et d’autres matériels vitaux”.

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Les combats continuent, malgré l’annonce de “couloirs humanitaires” par les deux parties, et ont affecté le travail du Programme alimentaire mondial (PAM) qui a suspendu son aide après la mort de trois de ses employés dans le Darfour. Kholood Khair, fondatrice du centre de recherche Confluence Advisory à Khartoum, souligne que “c’est la première fois de l’histoire du Soudan depuis l’indépendance (en 1956) qu’il y a un tel niveau de violence dans le centre, à Khartoum”.

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