Vikings en Normandie

UNAu cours de notre voyage à travers le temps jusqu’au Moyen Âge, nous rencontrons des casquettes bordées de fourrure, des coiffures astucieusement tressées, des capuches simples et même quelques chapeaux en fer avec protège-nez, mais nous ne voyons aucun casque à cornes sur aucune tête de Viking. Tristan, un géant avec une longue barbe noire et des cheveux noirs encore plus longs, lâche brièvement la hache qu’il utilise pour fendre du bois et nous explique pourquoi. Ses ancêtres étaient des gens pratiques qui ne s’exposaient pas à des risques inutiles. Et l’ennemi aurait pu s’accrocher aux cornes au combat. Richard Wagner est responsable de la fausse image du Norvégien cornu, nous dit le jeune Normand à la chemise de lin clair. Lors de la première de son « L’Anneau du Nibelung » en 1876, les hommes du Grand Nord apparurent avec des casques à cornes – une liberté artistique de la part du metteur en scène et non un fait historique.

Ce n’est pas la seule partie de notre image Viking que nous devons corriger ce samedi après-midi. Le pêcheur Torfried nous explique devant son petit étang qu’il n’est pas un Viking, même s’il se tient devant sa cabane, vêtu d’une chemise en cotte de mailles avec un bonnet de fourrure et qu’il fait des boucles en peau de poisson pour son filet de pêche. Thierry, l’électricien caennais voisin, avec qui il travaille du lundi au vendredi, n’est évidemment pas là non plus aujourd’hui. Alors qui alors ? Il insiste sur le fait qu’il est Normand, puisqu’il est sur son sol natal. Il ne redeviendra Viking que lorsqu’il partira en mer pour un raid.