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VIDÉO. En Maurienne, des passionnés ont ressuscité le télégraphe Chappe

VIDÉO. En Maurienne, des passionnés ont ressuscité le télégraphe Chappe

Aujourd’hui, parler avec quelqu’un à l’autre bout du monde est instantané. Avant l’invention des télécommunications modernes, il y a eu les signaux de fumée, les messagers à cheval, les pigeons voyageurs. C’est avec l’information que se gagnait ou se perdait une bataille. Et c’est bien souvent les militaires qui ont poussé à l’amélioration des communications. En témoigne une véritable révolution née au XVIIIᵉ siècle : le Télégraphe Chappe.

L’épopée de la télégraphie Chappe démarre dans le tumulte de la Révolution française. Oppressée et encerclée par ses ennemis coalisés, la France ressent la nécessité de bénéficier d’un système de transmission rapide des messages. Le 4 août 1793, la Convention décrète la création d’une première ligne télégraphique entre Paris et Lille, ligne qui s’appuierait sur le système mis au point par Claude Chappe, physicien originaire de la Sarthe. Ce nouveau système fait rapidement ses preuves et la Convention fait le choix de développer le réseau télégraphique. En 1805, on construit un premier tronçon de la future ligne entre Paris et Lyon. Ensuite, de crainte d’une reprise des hostilités avec l’Autriche, la ligne est prolongée jusqu’à Turin en 1806, jusqu’à Milan en 1809 et finalement jusqu’à Venise en 1810. Étalée sur quelque 1 200 km grâce à ses 124 stations, cette nouvelle ligne de communication permet de relayer des messages en 24 heures quand il fallait cinq jours auparavant à cheval !
Le télégraphe Chappe était un système de communication optique utilisant des tours et des bras mécaniques pour transmettre des messages à grande vitesse sur de longues distances. Ce dispositif était composé de plusieurs tours réparties à distances régulières le long d’un itinéraire préétabli. Chaque tour était équipée d’un ensemble de bras mobiles pouvant être positionnés de différentes façons pour représenter des mots, tous répertoriés dans un livre de code. En totalité, 92 signaux sont produits. Le vocabulaire, qui permet alors la transcription des messages, comprend 92 pages comportant chacune de nombreuses lignes associées à un mot. La transmission se fait donc par groupes de deux signaux, le premier indiquant le numéro de page, le second le numéro de ligne.

Les opérateurs situés en haut de chaque tour utilisaient des jumelles pour lire les messages transmis par les tours voisines et les retransmettre à la tour suivante. Une seule condition, et pas des moindres : il fallait qu’il fasse beau ! En cas de nuage, de brouillard, de neige ou de pluie gênant la visibilité d’une tour à l’autre, le message restait bloqué sur place, en attendant des heures meilleures…
Cette ligne essentielle traversait donc la vallée de la Maurienne, déjà voie de communication privilégiée pour aller d’un versant à l’autre des Alpes depuis l’Antiquité. C’est donc tout naturellement que les nombreuses tours relais du télégraphe Chappe ont été installées le long de cet itinéraire, dont le plus haut point était le col du Mont-Cenis. Mais rapidement, ce système que Napoléon avait étendu à de nombreuses régions est tombé en désuétude… Le télégraphe électrique, avec ses célèbres clics courts / clics longs, permettant de coder les lettres de l’alphabet, a rapidement remplacé le télégraphe optique, sans ménagement, et malgré l’incroyable révolution qu’il avait représenté pour l’époque.
Les tours du télégraphe Chappe sont pour la plupart tombées dans l’oubli. Sauf quelques-unes, comme à Sainte-Foy-les-Lyon, sur la colline de Fourvière, terminus de la grande ligne reliant Turin à Lyon. Ou encore en Maurienne, où les fameux “baracons” (en un seul mot, qui signifie localement petite baraque) ont été retrouvés puis restaurés.

Cette passion pour la télégraphie Chappe a germé en Maurienne au début des années 2000. À cette occasion, plusieurs associations locales se sont vouées à la recherche des anciens postes télégraphiques constituant la ligne de communication entre Paris et Venise au début du XIXᵉ siècle. Le premier poste identifié a été celui du Mollard Fleurysur la commune de Sollières-Sardières. Dans la foulée, ceux du Courberon-sur-Avrieuxun toi Plan de l’Ours à Saint-André ont été découverts. Au lendemain de fouilles sur ces différents sites, l’idée de réhabiliter une partie de l’ancienne ligne est née. Deux postes, ceux de Saint-André et d’Avrieux ont été reconstruits et remis en état. Ces restaurations ont permis de rétablir un tronçon de communication à l’ancienne ! Pendant l’été, les passionnés du télégraphe Chappe proposent aux visiteurs de découvrir le fonctionnement de cette impressionnante machine.

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>> “Haute-Maurienne, le retour du printemps” un magazine de 26 minutes présenté par Laurent Guillaume, réalisé par Bruno Peyronnetdiffusé le dimanche 17 septembre à 12H50 dans “Chroniques d’en Haut” sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes
À revoir en REPLAY dans cet article et sur france.tv

2023-09-18 07:05:01
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