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“Vers un futur Maroc en tant qu’Etat Aqua-entrepreneurial”

Le Maroc est un pays qui a toujours été lié à l’eau, que ce soit à travers ses rivières, ses cascades, ses lacs ou ses côtes marines. Mais aujourd’hui, le Maroc doit faire face à un défi de taille : celui de trouver des solutions durables face à la raréfaction de cette ressource. C’est dans ce contexte que l’idée d’un « État aquapreneur » a émergé, visant à promouvoir une nouvelle vision de la gestion de l’eau au Maroc, à la fois respectueuse de l’environnement et créatrice de richesses économiques. Dans cet article, nous allons explorer en détail la notion d’État aquapreneur et son potentiel pour le Maroc futur.


Le rapport annuel stratégique 2022-2023 sur l’océan publié par l’Institut Royal d’Etudes Stratégiques (IRES) est un document remarquable à plusieurs égards. Ce livre, composé de trois chapitres enrichissants, introduit le lecteur aux savoirs maritimes (océanographie) dans le contexte des enjeux existentiels qui lient l’humanité à la mer. Cela pose un regard neuf sur l’état des lieux des océans, en adoptant une démarche éditoriale et pédagogique novatrices (série de wikis complémentaires en version électronique).

Le premier chapitre du rapport met en évidence la profonde méconnaissance scientifique actuelle à l’endroit de la « planète Océan ». Un constat en soi déroutant alors que cette masse liquide, est-il précisé, d’environ 1,3 milliard de kilomètres cubes d’eau salée, recouvre 71% de la surface terrestre et comporte 95% de la biosphère. Le volume habitable de l’océan abrite une proportion importante des espèces vivantes de la Terre, mais seulement 10% de sa superficie située en dessous de 200 mètres de profondeur ont été explorés (soit 5% de la masse océanique totale). La même méconnaissance entoure les zones abyssales qui occupent 60 % de la surface de l’eau. Pourtant, l’océan qui couvre 71% de la surface du globe, génère plus de 50% de l’oxygène mondial et absorbe, chaque année, 25% du carbone d’origine anthropique. Il représente de surcroît 95% de la biosphère et offre à la vie sur terre des fonctionnalités globales essentielles qui génèrent au moins 74 services éco-systémiques nécessaires aux cycles de vie. Son équilibre est donc essentiel à notre survie.

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Le deuxième chapitre souligne les principaux enjeux stratégiques d’avenir, notamment la durabilité de l’océan en raison des atteintes portées à sa bonne santé. Elles se traduisent par les pressions anthropiques, la maritimisation des activités humaines aggravées par le réchauffement climatique et la désoxygénation, qui constituent des menaces existentielles. Face à cela, de multiples initiatives internationales sont conduites par plusieurs organisations internationales et celles de la société civile. Mais leur efficacité n’a pas atteint le niveau adéquat pour freiner le recul de la biodiversité marine ou encore l’acidification de l’océan. Le rapport souligne l’importance de revoir en profondeur le modèle de développement appliqué à l’océan afin de repenser le rapport de l’humanité à la mer et de fournir les éléments d’une feuille de route aussi bien mondiale que nationale.

Le troisième chapitre est consacré aux développements sur la situation océanique au Maroc, qui possède des acquis et des atouts dans ce domaine à l’instar des opportunités économiques qu’il se crée dans le cadre, notamment, des grands projets d’infrastructures portuaires. Le Maroc pourrait intervenir dans ses deux zones maritimes d’appartenance, à savoir, la Méditerranée et l’Atlantique Nord, pour renforcer son rôle maritime régional au sein de l’Union africaine. Parmi les missions que le Royaume pourrait endosser, figure celui de piloter les travaux du groupe de travail spécial stratégique chargé de jeter les bases de la Zone maritime exclusive commune de l’Afrique. Le rapport suggère également la mise en place d’un Pôle Océan opérationnel, sur la façade atlantique, qui ferait office de cluster des industries maritimes de la sous-région, d’interface robuste entre les chercheurs et les décideurs, d’outil de recherche et de diffusion de connaissances.

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En conclusion, ce rapport de l’IRES propose des éléments de feuille de route pour faire du Maroc l’un des premiers « Etats aquapreneurs ». Il est suggéré un changement de paradigme, voire d’opérer une révolution culturelle par laquelle le territoire marocain deviendrait une nouvelle richesse patrimoniale à protéger et à utiliser parcimonieusement afin de sortir de l’Anthropocène et de son économie de la prédation. L’océan est l’enjeu, mais il est aussi la solution pour ralentir le changement climatique, permettant ainsi de donner à l’humanité le temps de transformer ses modes de vie et de développer une civilisation plus responsable envers la planète et envers les générations futures.

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