Parler du handicap et de la différence au théâtre, voilà un sujet qui peut sembler compliqué à évoquer et souvent réservé à un public spécialisé. Ce dimanche, lors de la première, à Thionville, de Vers le spectrela compagnie La Crapule a prouvé qu’il était possible d’aborder la question délicate de l’autisme sans sombrer dans les clichés. Les cinq comédiens ont enchaîné les rôles et les spectateurs ont fait la connaissance d’Adel, un enfant diagnostiqué autiste à 2 ans. Au gré des deux heures quinze de la représentation, le public a suivi l’évolution de l’enfant jusqu’à ses 20 ans. Du diagnostic à sa sortie de l’hôpital psychiatrique en passant par l’école et l’IME, ainsi que l’épuisement des parents face à ce parcours du combattant.

Les cinq comédiens de compagnie La Crapule ont joué durant plus de deux heures ce dimanche à Thionville.   Photo RL /Sabrina FROHNHOFER

À la sortie de la pièce, le public a pris le temps d’échanger sur le sujet. Une enseignante a admis être confrontée aux difficultés de recrutement des auxiliaires de vie scolaire et a avoué manquer de formation pour accueillir les enfants différents. D’autres ont été touchés par la découverte de ce monde si particulier, mais aussi par la souffrance qui gagne les établissements de santé et les hôpitaux. Vers le spectre offre un regard réaliste sur la problématique du handicap dans une société encore à la traîne. À voir ces lundi 6 et mardi 7 mars, à 20 h, au Théâtre en Bois.