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Val-de-Marne : contre les fermetures de classes, des actions dans une vingtaine d’écoles

Val-de-Marne : contre les fermetures de classes, des actions dans une vingtaine d’écoles

De grands « non, non, non » résonnent de bon matin ce vendredi dans le nord-ouest du Val-de-Marne. Nombreux à se mobiliser voilà une semaine pour une opération simultanée du même ordre, les parents d’élèves le sont encore plus cette fois-ci. Ils donnent de la voix pour protester contre les nombreuses suppressions de classes projetées pour la rentrée de septembre dans le Val-de-Marne. « On avoisine les 500 parents d’élèves sur plus de vingt écoles de Villejuif, Cachan et Vitry-sur-Seine », indique Amandine Bugnicourt, coordinatrice des collectifs Parents de Villejuif et du 94.

Alors que le recteur de l’académie de Créteil annonce des moyens supplémentaires dans le Val-de-Marne pour la rentrée 2023, les banderoles et les pancartes évoquant « 167 classes supprimées » ponctuent ce vendredi matin nombre de rassemblements, soutenus ici et là par des élus locaux.

À Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), ce vendredi, les parents d’élèves de l’école Langevin, un établissement pas menacé d’une fermeture de classe, ont marqué leur solidarité lors de cette opération coordonnée. RD

Enseignants et directions d’écoles appuient aussi ce grand mouvement. « On soutient complètement les parents d’élèves, on avance main dans la main et on les accueille volontiers », confie une directrice d’école de Cachan, qui préfère conserver son anonymat.

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Une inquiétude commune « sur l’avenir de l’école »

Discret mais réel, son soutien s’appuie sur une même crainte bien plus large qui grandit au fil des années : « Clairement, on est inquiet sur l’avenir de l’école, avoue-t-elle. Petit à petit, on perd nos moyens financiers et humains, on nous fait perdre de l’énergie, en nous confiant des tâches, de la paperasse surtout, qui ne nous aident pas au quotidien et nous font perdre un temps fou. En plus de cela, on est mal considérés, infantilisés. »

Cette autre directrice, en poste à Villejuif, où onze écoles sont concernées pas des fermetures de classes, salue cette « convergence des luttes », cette « grande connivence » avec ces parents d’élèves qu’elle a vu débouler par deux fois devant ses grilles à une semaine d’intervalle. « Cela doit bien faire cinq ans de suite que l’on se bat contre les fermetures ou pour des ouvertures de classes, note-t-elle. Mais le problème est global. On est dans une logique de plus en plus comptable, budgétaire. On n’est plus du tout dans l’humain. »

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La situation qu’elle décrit est telle qu’elle en vient à réfléchir à une nouvelle direction dans sa carrière : « J’aime ce que je fais, assure-t-elle. Mais j’ai l’impression d’être la soupape d’une cocotte-minute qu’on actionne pour empêcher l’école d’exploser. »

Chaque année, la carte scolaire est ajustée avant, voire après la rentrée

Amandine Bugnicourt a déjà entendu ce genre de propos auprès de directions d’école et d’enseignants « au bout du rouleau ». « On manque de tout dans les établissements scolaires du Val-de-Marne : d’enseignants, d’AESH (accompagnant d’élèves en situation de handicap)de psychologues, de médecins, d’infirmières, de bienveillance aussi. Alors à un moment ça craque. » Et c’est particulièrement le cas « dans les quartiers populaires, où on vit les choses comme un acharnement, souligne-t-elle. Il y a une vraie différence entre les discours affichés sur la mixité sociale à l’école et la réalité du terrain. »

Ce vendredi, alors que les parents d’élèves mettent fin à leurs rassemblements respectifs, des représentants syndicaux rejoignent l’inspection académique à Créteil où sont longuement discutées ce que pourraient être les fermetures et ouvertures de classes dans le département. Chaque année, des ajustements de la carte scolaire sont en effet décidés avant la rentrée de septembre, en février et en juin, voire une fois la rentrée passée.

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Une ultime possibilité que cette directrice ne goûte guère : « Ouvrir une classe après la rentrée, ça a un impact sur le fonctionnement des autres classes », indique celle qui espère être fixée avant septembre. L’inspection académique indique qu’elle communiquera bientôt sur ce sujet qui devrait de nouveau mobiliser dans les jours à venir.

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