Une professeure de l’université de Hong Kong, qui effectuait des recherches sur la répression sanglante des manifestations pro-démocratie sur la place Tiananmen en 1989, a été renvoyée. Les autorités de la ville ont refusé de renouveler son visa.
Rowena He, professeure agrégée d’histoire à l’université chinoise de Hong Kong, avait écrit un livre en 2014 sur les exilés de Tiananmen, selon le site internet du département d’histoire de l’établissement.
Pendant longtemps, Hong Kong a été le seul endroit en Chine où toute commémoration des victimes de l’intervention de l’armée chinoise était tolérée. Cependant, en raison de la reprise en main par Pékin et de la perte d’autonomie de la ville, les veillées à la bougie en mémoire des victimes sont interdites depuis 2020. La professeure a confirmé avoir été licenciée immédiatement.
Un porte-parole de l’université HKCU a déclaré que “l’emploi de résidents non permanents est conditionné par la possession d’un visa valide”. Le département de l’immigration de Hong Kong n’a pas été joignable immédiatement pour commenter cette affaire.
La professeure avait rejoint l’université CUHK en 2019 et cherchait à obtenir une prolongation de son visa. Elle avait obtenu son doctorat à l’Université de Toronto et avait précédemment enseigné à l’Université de Harvard. Elle occupe actuellement un poste de recherche à l’Université du Texas à Austin, selon le site internet de l’université, qui précise qu’elle est originaire de Chine.
Le sujet de la répression des manifestations de la place Tiananmen est très sensible pour les dirigeants communistes. Toute commémoration y est interdite en Chine continentale. En 2020, Pékin a imposé une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong après de grandes manifestations pro-démocratie. Depuis, les autorités du territoire ont arrêté des organisateurs de la veillée annuelle de Tiananmen et des statues en hommage aux victimes ont été retirées des campus universitaires.
