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Une militante iranienne des droits des femmes critique le pouvoir à Téhéran depuis sa prison

Une militante iranienne des droits des femmes critique le pouvoir à Téhéran depuis sa prison

Dans ce message, lu en français par sa fille, la militante et journaliste de 51 ans exprime sa “gratitude la plus sincère” au comité Nobel norvégien, critique à nouveau l’obligation faite aux femmes en Iran de porter le voile et fustige les autorités iraniennes.

Depuis sa cellule de la prison d’Evin, Narges Mohammadi, lauréate du Nobel de la paix 2023 pour son engagement en faveur des droits des femmes, a réussi à faire passer un message dans lequel elle critique vivement le pouvoir à Téhéran.

Dans ce message lu en français par sa fille, Kiana Rahmani, et diffusé sur le site officiel Nobel, Narges Mohammadi exprime sa “gratitude la plus sincère” envers le comité Nobel norvégien, critique à nouveau l’obligation faite aux femmes en Iran de porter le voile et fustige les autorités iraniennes.

Arrêtée à 13 reprises, condamnée cinq fois à un total de 31 ans de prison et 154 coups de fouet, et actuellement incarcérée depuis 2021, Narges Mohammadi est l’une des principales figures du soulèvement “Femme, Vie, Liberté” en Iran.

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On ignore comment elle a réussi à faire passer son message depuis sa prison. Sa fille Kiana Rahmani, qui a lu le message d’une durée de dix minutes, et son frère jumeau Ali représenteront leur mère lors de la cérémonie de remise du prix le 10 décembre à Oslo, selon l’Institut Nobel.

“Le hijab obligatoire est la principale source de domination et de répression dans la société, visant à maintenir et perpétuer un gouvernement religieux autoritaire”, déclare Narges Mohammadi par la voix de sa fille de 17 ans, réfugiée en France avec le reste de sa famille.

“Nous savons ce que nous voulons” affirme-t-elle. “Un gouvernement qui a institutionnalisé la privation et la pauvreté dans la société depuis 45 ans. Un gouvernement fondé sur le mensonge, la tromperie, la ruse et l’intimidation. Un gouvernement qui a mis en péril la paix et la stabilité dans la région et dans le monde par ses politiques belliqueuses.”

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Le mouvement “Femme, Vie, Liberté”, qui a vu des femmes enlever leur voile, couper leurs cheveux et manifester dans les rues, a été déclenché par la mort l’année dernière d’une jeune femme kurde iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, après son arrestation à Téhéran pour non-respect du strict code vestimentaire islamique.

La contestation a été sévèrement réprimée. “La force de ce mouvement réside dans l’action des femmes iraniennes. Nous savons ce que nous voulons, mieux que ce que nous ne voulons pas”, affirme Narges Mohammadi.

Samedi, une autre jeune Iranienne, Armita Garawand, une lycéenne de 17 ans, est décédée dans des circonstances controversées après un mois de coma. Plusieurs ONG affirment qu’elle a été agressée par la police des mœurs dans le métro pour non-port du voile en public, tandis que les autorités démentent et évoquent un malaise.

“Nous, le peuple iranien, aspirons à la démocratie, à la liberté, aux droits humains et à l’égalité. La République islamique est le principal obstacle à la réalisation de cette demande nationale”, déclare également Narges Mohammadi. “Nous nous efforçons par la solidarité et la force d’un processus non-violent et inarrêtable de dépasser ce gouvernement religieux autoritaire et de raviver l’honneur de l’Iran et la dignité humaine.” Et de conclure : “La victoire n’est pas facile, mais elle est certaine.”

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