Une étoile avale une planète pour la première fois observée par des scientifiques américains

Une géante rouge près de la constellation de l’Aigle a été observée en train de dévorer une planète par des astronomes américains, une première dans le domaine de l’astronomie. La planète était trop proche de l’étoile vieillissante et cette dernière l’a avalée en quelques mois.

Les scientifiques avaient auparavant étudié les prémices et les conséquences d’un tel événement, mais n’avaient jamais pu observer directement le moment où l’étoile engloutissait la planète. Selon Kishalay De, postdoctorant à l’Institut Kavli du MIT (Massachusetts Institute of Technology) et premier auteur de l’étude parue dans Nature, un tel phénomène pourrait se produire plusieurs fois par an dans notre galaxie, qui compte au moins cent milliards d’étoiles et autant de planètes.

La Terre pourrait subir une fin similaire dans 5 milliards d’années, lorsque le Soleil arrivera en fin de vie et se transformera en géante rouge. Sa taille et sa température pourraient transformer notre planète en un gros rocher en fusion ou la faire disparaître.

Une étoile qui fusionne

En mai 2020, Kishalay De a observé une étoile briller cent fois plus fort que d’habitude pendant une dizaine de jours grâce à une caméra spéciale de l’observatoire du Caltech. Pensant qu’il s’agit d’un système stellaire binaire, il s’attendait à voir deux étoiles en orbite l’une autour de l’autre. Cependant, l’analyse de la lumière émise par l’étoile a révélé la présence de nuages de molécules trop froids pour être issus d’une fusion d’étoiles.

En observant l’enveloppe de l’étoile, Kishalay De et son équipe ont découvert l’équivalent en énergie de Jupiter émise par l’étoile, soit la quantité d’une planète légère. La planète orbitait trop près de l’étoile, ce qui a provoqué sa déchirure par les forces de gravitation avant d’être absorbée. La digestion s’est déroulée sans heurts, selon Morgan MacLeod, coauteur de l’étude et astrophysicien du Centre d’astrophysique du Harvard-Smithsonian.

Une planète dévorée

« L’étoile ingère un objet beaucoup plus froid que sa propre surface, de plusieurs milliers de degrés », explique Miguel Montargès, astrophysicien au LESIA de l’Observatoire de Paris-PSL. « C’est comme si vous mettiez un glaçon dans une casserole en ébullition, ce qu’il vaut mieux ne pas faire, à cause des échanges de température. »