La nation huronne-wendat se félicite d’avoir conclu l’une des ententes les plus importantes de son histoire avec un partenaire économique avec la signature, lundi, d’une alliance qualifiée d’«historique» avec le constructeur naval Davie, à Lévis.
En vertu de cet accord, d’une durée de cinq ans, les deux partenaires conviennent de travailler conjointement sur des initiatives de nature sociales, culturelles et économiques.
De plus, un comité sera mis en place dans le but de développer des partenariats structurants et de créer des formations spécialisées pour la main-d’œuvre.
En outre, des mécanismes seront développés pour faciliter l’embauche de membres de la nation et les achats auprès des entreprises huronnes-wendat.
Des contrats lucratifs
Il y a près d’un an, on apprenait que le chantier naval retrouvait sa place au sein de la Stratégie nationale de construction navale et héritait par le fait même de 8,5 milliards de dollars en contrats fédéraux pour la construction de neuf navires.
«Je ne vous cache pas que nous avons un œil attentif là-dessus», a déclaré le Grand Chef de la nation, Rémy Vincent, après la signature du document, à Wendake.
Même si aucun engagement chiffré concernant la création d’emplois ou des investissements n’a été annoncé, il s’est dit enthousiaste à l’idée des retombées potentielles.
Selon lui, Davie représente l’une des plus grandes entreprises avec lesquelles les Hurons-Wendats ont noué des liens dans leur histoire.
«Nous avons des entreprises qui peuvent être fournisseurs du chantier Davie avec les contrats à venir. Il y a d’énormes contrats. Évidemment, la main-d’œuvre, la formation de la main-d’œuvre, il y a des besoins chez Davie que nous pouvons combler», a-t-il déclaré.
M. Vincent, qui a annoncé qu’il ne se portera pas candidat pour un second mandat de Grand Chef, a parlé d’un héritage important, à ses yeux, en matière de développement économique.
Il a souligné que désormais, le gouvernement fédéral oblige ses ministères à attribuer un minimum de 5 % de la valeur des contrats à des entreprises autochtones.
Cependant, cette exigence ne s’applique pas à l’enveloppe de 8,5 milliards de dollars, car les appels d’offres ont été lancés avant cette disposition.
Réconciliation
Davie a de son côté expliqué avoir cherché, depuis le premier jour, à répondre à l’appel à l’action inclus dans le rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
«Nous avons travaillé ensemble au cours des deux dernières années et aujourd’hui nous officialisons cet accord, qui vise à concrétiser des actions en faveur d’un partenariat constructif pour les deux organisations», s’est réjoui Marcel Poulin, directeur des affaires externes et de la participation industrielle.
L’entreprise s’est également engagée à poursuivre sa participation dans les initiatives communautaires et culturelles de la nation, ce qui devrait notamment bénéficier au Pow Wow international de Wendake.
L’entente est baptisée Ontatenses, ce qui signifie «On s’estime l’un et l’autre» en huron-wendat.
«Vous savez, la nation huronne-wendat occupe son territoire traditionnel, le Nionwentsïo, depuis des millénaires, et pouvoir s’associer au plus grand constructeur naval du Canada, c’est une journée loin d’être ordinaire pour nous», a ajouté Dave Laveau, chef responsable du développement économique de la nation.
Enfin, l’accord prévoit la mise en place de mesures pour promouvoir l’équité, la diversité et l’inclusion des membres de la Nation et la compréhension mutuelle entre les deux organisations.
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