En cette période estivale, les pensions pour animaux font le plein. Marc Destro dirige à Stuckange (57) l’une des plus importantes de Lorraine. Dans le métier depuis 16 ans, il reçoit désormais une clientèle pas facile à rassurer, qui donne à son animal une place centrale et entretient avec lui un lien de plus en plus fort.
Philippe Marque –
Aujourd’hui à 19:00
Son téléphone n’arrête pas de sonner. Marc Destro est le directeur de la pension pour animaux de Vermont, à Stuckange , entre Metz et Thionville. L’une des plus importantes de Lorraine avec ses 75 boxes pour chiens et 35 pour chats. « L’été, c’est la haute saison », sourit le responsable de cet hôtel pour pensionnaires à quatre pattes qui affiche complet jusqu’au 20 août. Moyennant environ 19 € la journée pour un chien et 12,5 € pour un chat. Stéphane, de Courcelles-Chaussy, vient récupérer son chat Fonzie. Après quinze jours passés au Maroc, le maître est tendu : « Je suis pressé de le retrouver. Je ne pouvais pas l’emmener là-bas et j’ai l’habitude de le laisser dans cette pension à chaque fois que je pars à l’étranger. Mais j’appréhende un peu. Mon chat déteste être porté. Et encore moins être mis dans une caisse. Une année, il m’a griffé jusqu’au sang. » Cette fois-ci, la récupération sera longue, mais sans dommage. Arrive Fédére, du Luxembourg. Il vient déposer Max, un labrador croisé braque, âgé de quatre ans et demi. L’animal est accueilli dans l’aile des chiens par une salve d’aboiements auquel il répond. Sa dépose dans le box numéro 49 ne dure que quelques secondes. « Amuse-toi bien », lui lance son maître avant de partir sans se retourner : « Ce n’est pas la première fois. Il est habitué. »
Bisous et pleurs à la séparation
Un client comme Marc Destro, 56 ans, en voit de moins en moins. Il a racheté en 2007 ce lieu qui était déjà une pension pour animaux. Ses seize années d’exploitation lui ont permis de voir évoluer la clientèle : « Les mentalités ont radicalement changé. Avant, les propriétaires déposaient l’animal et tournaient les talons. Aujourd’hui, avec la nouvelle génération de clients, la séparation est accompagnée de bisous et de pleurs. Ils sont beaucoup plus proches de leur animal et entretiennent un lien affectif très fort avec lui. Maintenant, les jeunes couples prennent un animal avant de faire un enfant et il occupe une place centrale au sein du foyer. » Ce qui l’oblige à revoir ses méthodes de travail : « J’ai besoin de beaucoup plus échanger avec eux. De les questionner énormément pour être sûr de bien répondre à leurs attentes. »
Le professionnel a d’ailleurs trouvé la parade. Il propose désormais des courts séjours d’essai. Un peu comme les crèches avec leurs journées d’acclimatation pour les nourrissons.
Vers plus de confort
Un bon moyen pour rassurer à la fois l’animal et les propriétaires et rendre les adieux moins déchirants lorsqu’arrivent les vacances : « L’animal a vu les lieux, pris les odeurs. Il sait où il va. Et les maîtres voient que tout se passe bien. Mon activité est basée sur la relation de confiance. »
Celui qui a grandi entouré d’animaux, dans la ferme de son grand-père ne pourra jamais donner à ces animaux l’affection qu’ils reçoivent d’habitude au quotidien. « Mais nous faisons en sorte que l’animal soit bien chez nous. On vérifie quotidiennement sa bonne santé et son équilibre », explique celui à qui il arrive parfois d’éconduire au téléphone certains propriétaires qui prennent des nouvelles trop souvent : « La gestion des maîtres, c’est vraiment ce qui est devenu le plus compliqué. » L’attachement sans limite qu’ils portent à leur animal lui permet cependant de voir plus loin. Le professionnel réfléchit à investir dans des locaux pour animaux chauffés et climatisés et dans la création d’un parc à activités pour eux. : « Aujourd’hui, la clientèle est prête à payer ce confort. »
2023-07-31 20:00:58
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