Une adoption pleine d’amour : l’histoire de Lilou, une enfant à besoins particuliers

Une petite fille sans famille que personne ne voulait adopter en raison de ses graves problèmes de santé comble aujourd’hui de joie ses parents, qui souhaitent même avoir une deuxième enfant avec des besoins particuliers.

«Elle est parfaite pour nous! Elle nous était destinée, c’est sûr», souffle fièrement Johanne Côté en regardant sa fille de six ans, Lilou*.

«On se fait dire qu’elle nous ressemble!»

Infirmière de profession, M^moi Côté a toujours voulu des enfants, mais elle est infertile. Incapable de faire le deuil de la maternité, dans la quarantaine, elle s’est tournée vers l’adoption avec son conjoint.

Après avoir entendu parler de l’Association Emmanuel, ils ont fait les démarches pour adopter un enfant à besoins particuliers au Québec. Rapidement, l’appel pour Lilou est arrivé et le couple de Sainte-Monique-de-Honfleur, au Lac-Saint-Jean, a décidé de plonger.

Six mois aux soins intensifs

«À un moment donné, on y va avec nos sentiments», confie la femme de 52 ans.

«On a trouvé ça moins pire que ce à quoi on s’attendait. Ils n’ont rien caché, ils ont mis tout à l’extrême, se rappelle-t-elle. On s’est sentis vraiment soutenus.»

Née avec une hernie diaphragmatique congénitale, Lilou avait un poumon qui s’était mal développé. Réanimée deux fois à la naissance, elle a passé les six premiers mois de sa vie aux soins intensifs.

Abandonnée par ses parents, elle a été confiée à seulement 10 mois à M^moi Côté et son conjoint. À l’époque, la liste de ses problèmes de santé était longue:

• Hypertension pulmonaire
• Gavage
• Oxygène à la maison
• Retard psychomoteur
• Beaucoup de crises

«Au début, je me suis sentie infirmière, avoue sa mère. L’enfant arrive avec un passé. Tu dois comprendre cette histoire-là même s’il en manque des grands bouts», confie-t-elle.

Aujourd’hui âgée de six ans, Lilou n’a plus besoin d’oxygène à la maison et n’est plus gavée. Sa santé pulmonaire est bonne, mais elle demeurera fragile toute sa vie.

M^moi Côté avoue avoir dû travailler dur pour développer un lien émotionnel avec sa fille, mais elle y est arrivée.

«Aujourd’hui, je me sens pas autre chose que sa maman.»

Un deuxième enfant?

Enfant très énergique qui aime aider, Lilou suit le parcours scolaire régulier, mais est parfois un peu plus lente pour certains apprentissages. En tout, son adoption aura pris environ 18 mois.

Comblés de bonheur, ses parents songent même à adopter une deuxième enfant à besoins particuliers.

«Des enfants parfaits en adoption, il n’y en a pas. Il y a quand même des surprises, souligne M^moi Côté. Il y a moins de gens qui sont prêts à adopter ces enfants-là. Nous, avec notre expérience, on pense qu’on peut juste aider. Pourquoi pas offrir ça à un autre enfant?”

Une chose est sûre, pas question de mettre de la pression sur Lilou en la comparant aux autres enfants, jure sa mère.

«L’important, c’est de l’amener au bout d’elle-même», philosophe-t-elle.

*Nom fictif pour protéger la fillette