Il y a une semaine, une demande d’action collective a été autorisée concernant toutes les victimes qui auraient été agressées par un membre ou un employé du diocèse de Joliette. Cette autorisation a été obtenue grâce notamment à l’appui de survivants tels que Patrick Pichette.
Cet homme de 55 ans raconte qu’il a été victime d’attouchements quasi quotidiens de la part d’un prêtre dès l’âge de 6 ans, alors qu’il était servant de messe près de Joliette.
“Quand j’étais petit, je n’avais pas conscience que ce n’était pas normal. Après tout, c’était le curé, donc c’était censé être correct”, dit-il. Les abus commençaient généralement par des mains baladeuses sur les cuisses, mais lorsqu’il faisait chaud et qu’il portait un short, les mains finissaient par aller à l’intérieur du short.”
Les abus ont pris fin lorsque l’homme a confié ce qu’il vivait à sa mère, vers l’âge de 11 ans.
Quarante ans se sont écoulés depuis, mais les conséquences sont toujours présentes. “C’est une cicatrice qui restera toute ma vie”, dit-il. “On ne peut pas effacer une cicatrice, c’est une réalité. Après, il faut décider comment vivre avec. Mais ça revient toujours. Chaque fois que je rencontre quelqu’un de nouveau, ça revient. Tout le temps.”
Quand il a appris qu’une demande d’action collective, couvrant la période de 1940 à aujourd’hui, avait été déposée contre le diocèse de Joliette, il a décidé d’ajouter sa voix.
“Moi, j’ai réussi à me reconstruire assez bien. J’ai connu des personnes qui se sont malheureusement suicidées”, affirme M. Pichette. “J’ai connu deux personnes qui se sont suicidées à cause de ça. L’une est tombée dans la drogue et l’autre s’est suicidée. Je ne veux pas que cela arrive à d’autres personnes.”
Le diocèse de Joliette a déclaré qu’il ne souhaitait pas accorder d’entrevue actuellement pour ne pas nuire aux négociations en cours.
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