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Un traitement révolutionnaire pour le cancer de la vessie : une réduction de la mortalité de moitié grâce à une nouvelle approche de chimiothérapie ciblée

Un traitement révolutionnaire pour le cancer de la vessie : une réduction de la mortalité de moitié grâce à une nouvelle approche de chimiothérapie ciblée
 

Une molécule de chimiothérapie ciblée spécifiquement vers les cellules cancéreuses à l’aide d’un anticorps réduit de moitié la mortalité des patients atteints d’un cancer de la vessie métastatique, ce qui est sans précédent pour ce type de cancer.

Les médicaments de chimiothérapie sont des poisons cellulaires utilisés pour détruire les cellules cancéreuses. Malgré leur grande utilité pour le traitement d’un très grand nombre de cancers, l’un des principaux problèmes de ces agents demeure leur toxicité envers de nombreuses cellules saines de l’organisme, provoquant de multiples effets secondaires. Cela inclut la diminution des cellules immunitaires et des plaquettes, l’anémie, les troubles digestifs (nausées, atteinte des muqueuses digestives), la perte de cheveux (alopécie), ainsi que diverses complications cardiaques, rénales ou autres.

Par conséquent, la dose et la durée du traitement sont souvent limitées par ces effets secondaires, ce qui peut empêcher la destruction complète des cellules cancéreuses.

Viser les cellules cancéreuses

Une approche prometteuse pour minimiser ces effets secondaires est de lier les médicaments de chimiothérapie à des vecteurs ayant une affinité préférentielle pour des protéines présentes à la surface des cellules cancéreuses.

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Au lieu d’entrer en contact avec l’ensemble des cellules du corps via la circulation sanguine, l’agent de chimiothérapie conjugué à ces vecteurs est plutôt dirigé directement vers les cellules cancéreuses, ce qui minimise son interaction avec les cellules normales et donc le risque d’effets secondaires. C’est ce qu’on appelle les thérapies ciblées.

L’enfortumab védotine (PADCEV) représente un bon exemple du potentiel clinique de cette approche. Ce médicament combine un anticorps reconnaissant spécifiquement la nectine-4 (une protéine surexprimée par plusieurs cellules cancéreuses) conjugué avec le MMAE (monomethyl auristatine E), un peptide dérivé de la limace de mer et qui bloque la division cellulaire (la mitose).

L’activité antimitotique de ce peptide est extrêmement puissante (200 fois plus que la vinblastine, un agent de chimiothérapie très utilisé), mais il ne peut être utilisé tel quel en clinique en raison de sa très forte toxicité.

Cependant, en combinant le MMAE avec un anticorps anti-nectine-4, le conjugué cible spécifiquement les cellules cancéreuses et bloque leur croissance, sans interférer avec la fonction des cellules saines.

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Cancer de la vessie

Une étude clinique portant sur des patients atteints d’un cancer de la vessie métastatique met bien en évidence le potentiel de ce médicament1. Dans cette étude, les chercheurs ont traité 886 patients atteints d’un cancer avancé de la vessie avec le protocole standard (chimiothérapie avec gemcitabine et sels de platine) ou avec le conjugué PADCEV combiné à un stimulateur de l’immunité anticancéreuse (pembrolizumab).

Les résultats obtenus sont tout à fait extraordinaires, avec une réduction de 55 % du risque de mortalité des patients comparativement à la chimiothérapie standard.

Cet effet a des répercussions très concrètes : au lieu d’une survie de l’ordre de 16 mois en moyenne avec le traitement habituel, celle des patients traités avec l’enfortumab védotine est doublée et atteint 32 mois, avec en prime une importante réduction des effets secondaires liés au traitement.

Des bénéfices de cet ordre sont extrêmement rares dans le domaine du traitement du cancer où l’amélioration de la survie offerte par un nouveau traitement est très souvent de quelques mois à peine. Il n’y a donc pas de doute que ces résultats vont paver la voie à une reformulation du traitement standard du cancer de la vessie et diminuer substantiellement la mortalité associée à cette maladie.

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♦ 1. Powles TB et coll. EV-302/KEYNOTE-A39 : Étude de phase III ouverte et randomisée sur l’enfortumab vedotin en association avec le pembrolizumab (EV+P) versus chimiothérapie (chimio) dans le carcinome urothélial métastatique localement avancé (la/mUC) non traité auparavant. Présenté au congrès de l’ESMO, 20-24 octobre 2023, Madrid, Espagne.

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2023-11-27 03:25:51

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