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Un rapport valide la scission des activités médico-pédagogiques à la suite du scandale de Mancy.

Le scandale de Mancy a mis en lumière les défaillances du système de prise en charge médico-pédagogique des enfants et adolescents en difficulté. Suite à cet événement, un rapport vient de valider la scission des activités médico-pédagogiques afin d’améliorer la qualité des services proposés aux jeunes en difficulté. Cette décision a été prise dans l’optique d’une meilleure organisation des services et d’une approche plus efficace pour répondre aux besoins éducatifs et thérapeutiques des enfants et adolescents. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les raisons qui ont conduit à cette scission et en quoi elle devrait permettre de répondre de manière plus adaptée aux besoins des jeunes.


Les risques liés au transfert des activités thérapeutiques de l’Office médico-pédagogique (OMP) aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) sont bien identifiés, ainsi que la vive opposition du personnel qui s’est manifestée à plusieurs reprises. Cependant, les deux experts mandatés jugent opportun, dans un long rapport, de transférer les activités thérapeutiques de l’OMP aux HUG, soit à son Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SPEA). Leur conclusion rejoint le souhait de la cheffe du Département genevois de l’instruction publique (DIP), Anne Emery-Torracinta. L’enjeu n’est pas aussi technique que ne le laissent penser les trois acronymes placés en une seule phrase, qui reflètent la complexité du sujet; il réside dans la philosophie présidant à la prise en charge des élèves à besoins particuliers. Distinguer le pédagogique du médical ou, à l’inverse, privilégier une approche interdisciplinaire.

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Pour la professeure Kerstin von Plessen, cheffe du Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHUV, et le Dr Romain Lanners, directeur du Centre suisse de pédagogie spécialisée, il est souhaitable de rattacher le dispositif ambulatoire de l’OMP, disséminé dans dix centres répartis dans le canton, à proximité des écoles, à l’offre des HUG, chargés des cas pédopsychiatriques que l’on qualifiera de lourds. Il ne s’agirait toutefois pas de quitter complètement le giron de l’école, mais de déployer des «équipes mobiles» qui sillonneraient les établissements. Un tel rattachement pourrait «améliorer la prise en charge des jeunes ayant des problèmes de santé mentale à Genève».

Ce projet a suscité, et suscite encore, une vive opposition que ses 1100 collaborateurs ont exprimée à plusieurs reprises. Ils redoutent que ce transfert ne réduise à néant la longue tradition interdisciplinaire qui a nourri le travail de cet office.

En novembre, une thérapeute expliquait au Temps qui avait recueilli le témoignage de sept employés exerçant dans les soins comme dans la pédagogie, la différence de culture fondamentale qui sépare les HUG de l’OMP: «Les HUG dispensent des soins, à court terme, avec des exigences de rentabilité. Or ces enfants requièrent une approche focalisée sur leur développement à long terme, et non un diagnostic.»

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Parmi les risques associés à ce transfert, le rapport souligne une possible «réduction de la qualité des interventions auprès de l’enfant», un «appauvrissement» de la prise en charge, une «perte de proximité avec les familles» et un «impact négatif sur le travail en réseau». Mais les experts évacuent cette discussion en les limitant à des griefs émanant des collaborateurs. Ils y voient surtout des opportunités, comme une meilleure continuité des soins, notamment pendant les vacances scolaires, une probable réduction des «longs délais d’attente» ou une définition plus fine de cas prioritaires.

Malgré tout, ce transfert est «indispensable, voire inéluctable», concluent les experts. En réaction, le député PLR Alexandre de Senarclens, qui a déposé l’automne dernier une motion demandant l’abandon du projet de scission, estime que ce rapport ne fait qu’entériner la vision d’Anne Emery-Torracinta, dont le mandat arrive à son terme.

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