Le père de famille qui a commis le meurtre de ses deux enfants samedi après-midi à Lanaudière aurait été arrêté pour harcèlement envers son ex-conjointe avant d’être libéré, deux jours avant le drame, selon un ami du suspect.
Patrick Boucher, un ami de longue date de Ianik Lamontagne, a confié : « Il allait déjà mal à cause de la séparation, mais je pense que c’est vraiment son arrestation qui l’a poussé à bout. Être arrêté devant ses enfants, ça a été un grand choc. Il s’est senti humilié. »
Patrick Boucher a appris la terrible nouvelle en allumant la télévision dimanche matin. La veille, son ami avait tué ses deux enfants Antoine et Tristan, des jumeaux âgés de trois ans et demi, avant de se suicider dans sa résidence de Notre-Dame-des-Prairies.
Il se demande maintenant s’il n’y avait pas de signes avant-coureurs. « On était supposés se voir pendant le week-end avec nos enfants. Je savais qu’il n’allait pas bien depuis son arrestation et je voulais être là pour lui », raconte-t-il, encore bouleversé.
Selon nos informations, Ianik Lamontagne n’avait pas la garde de ses enfants pendant le week-end, mais il avait fait la demande à son ex-conjointe, qui a accepté.
La rue Patrick, où a eu lieu le drame, était déserte au lendemain de l’événement. Des traces de sang étaient encore visibles sur le terrain de la résidence.
Une enquête du coroner sera menée pour déterminer les circonstances qui ont conduit à ce double meurtre.
L’ex-conjointe du suspect aurait appelé la police après avoir découvert des micros dans sa résidence et un GPS dans sa voiture. Ianik Lamontagne, qui travaillait dans le domaine de la cybersécurité, aurait été arrêté chez elle mercredi dernier, mais il aurait été relâché par la suite.
Le père de famille se décrit lui-même comme un passionné de l’informatique sur sa page LinkedIn. Selon son ami, il se portait bien malgré sa dépression sévère et avait des projets de rénovation de sa maison et d’installation d’une piscine pour ses enfants.
Patrick Boucher affirme que Ianik Lamontagne aurait dû avoir un suivi après son arrestation. « Je lui parlais presque tous les jours. Jamais je ne me serais douté qu’il aurait pu faire ça. Ce n’était pas un gars violent ni impulsif », ajoute-t-il.
La Sûreté du Québec n’a pas confirmé l’arrestation, et le Bureau des enquêtes indépendantes a déclaré que les conditions et les critères de la loi n’étaient pas réunis pour lancer une enquête.
Aucune accusation n’a été enregistrée contre Ianik Lamontagne dans les derniers jours, et il n’avait pas d’antécédents criminels.
Selon Paul Laurier, un ancien enquêteur de la Sûreté du Québec, les policiers sont confrontés à certaines zones grises lors des cas de harcèlement, et ils prennent en compte la déclaration de la victime et des témoins ainsi que les antécédents de violence.
Si vous avez besoin d’aide, vous pouvez contacter SOS violence conjugale au 1 800-63SCOOP.
