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Un monteur de ligne électrisé – Récit d’une rencontre avec la mort

Un monteur de ligne électrisé – Récit d’une rencontre avec la mort

Un jeune monteur de ligne a frôlé la mort lorsqu’une violente décharge électrique a traversé son corps alors qu’il travaillait sur un transformateur électrique à Beauport le 7 décembre dernier.

Simon Morissette, un jeune père de 32 ans originaire de Saguenay, qui travaille pour Valard Construction, un sous-traitant d’Hydro-Québec, était en train d’ajouter une protection supplémentaire contre les pannes sur un transformateur de la rue Turcot à Beauport, par un bel après-midi ensoleillé.

Soudain, 14 000 volts d’électricité sont entrés par sa main gauche avant de ressortir par son pied gauche qui était appuyé contre l’appareil sur lequel il travaillait.



Simon Morissette travaillait sur ce poteau quand il a été électrisé.


Photo d’archives

«J’ai senti tout mon corps se raidir, puis j’ai vu ma main se noircir. J’ai jamais senti pire douleur. J’ai perdu connaissance et j’étais certain que j’allais mourir», confie-t-il.

Après avoir été transporté d’urgence en ambulance, il a passé un mois à l’unité des grands brûlés du CHU de Québec avant de recevoir son congé, jeudi dernier.

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L’accident de travail lui a causé des brûlures au troisième degré à la main gauche, mais elle devrait retrouver toutes ses sensations, selon les médecins. Le trentenaire a toutefois perdu trois orteils à son pied gauche et a dû se faire amputer les deux restants.

«Disons que notre temps des Fêtes est tombé à l’eau, explique Simon Morissette, aux côtés de sa conjointe, Félina Fortin. Ce n’est pas comme ça qu’on aurait voulu passer le premier Noël de notre fils, mais ça aurait pu être encore pire.»

«Tellement loin»

Dans les dernières semaines, la jeune femme a multiplié les trajets entre Saguenay et Québec pour aller au chevet de celui qu’elle aime. Tout juste de retour de son congé de maternité quand le malheur a frappé, elle a dû mettre sa vie professionnelle sur pause pour jongler entre le bébé, le chien, la maison et l’hôpital.

«Ce qui était le plus dur, c’est que c’est arrivé loin de chez nous. Je ne savais rien quand c’est arrivé, je paniquais. Je me sentais tellement loin. Heureusement, j’ai pu aller le voir le lendemain et ça m’a rassurée. Pendant qu’il était à Québec, il fallait aussi que je pense à Zerik [leur fils, NDLR]à son premier Noël. Je ne voulais pas qu’il écope de ça.»

Le 24 décembre, l’hôpital de l’Enfant-Jésus a permis à toute la famille Morissette de se réunir dans une salle qui leur était réservée. «Comme quoi Noël n’est pas tombé totalement à l’eau», constate celui qui a côtoyé la mort de près.

Le couple a tenu à souligner le «travail exceptionnel» des équipes du CHU de Québec.

«On ne les remerciera jamais assez. Mon bras gauche était mou comme un spaghetti, j’étais sûr que j’allais le perdre, mais ils l’ont sauvé. Ils ont fait des miracles pour que je garde ma qualité de vie», poursuit M. Morissette.

Importante réflexion

Le monteur de ligne de 32 ans occupe un emploi pour lequel il «connait les risques» depuis plus de huit ans. Selon la Fédération interprovinciale des ouvriers de l’électricité, le salaire annuel moyen d’un monteur de ligne de première classe qui travaille à temps plein est de 80 833$. Malgré les avantages évidents de son métier, cette expérience éprouvante pousse le jeune père à réfléchir sérieusement à son avenir.

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«C’est un travail difficile et dangereux. […] Souvent, on part loin de la maison et cette histoire m’a fait réaliser que c’est important pour moi de me rapprocher, parce que je veux profiter du temps avec ma famille», confie celui qui passait quatre jours par semaine à l’extérieur avant de se blesser.

Maintenant de retour chez lui, Simon Morissette subira de longs traitements pour retrouver tous ses moyens. Il devra aussi suivre un programme de rééducation pour apprendre à marcher avec la prothèse qui remplacera ses orteils.

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