Un meurtrier aristocrate : un traitement de faveur de la justice ?

Nous ne connaissions pas encore la décision du président de la chambre du conseil lundi soir, mais le dossier sera de toute manière renvoyé à Bruxelles pour être examiné par la chambre des mises en accusation en appel.

La chambre des mises en accusation s’est déjà penchée sur cette question à la demande des avocats de la défense, qui étaient mécontents que leur demande de bracelet électronique ait été rejetée par la chambre du conseil le 24 juillet. Elle les a déboutés le 4 août.

Les avocats soutiennent à nouveau que leur client remplit les conditions pour bénéficier d’un bracelet électronique, qui n’est pas synonyme de libération conditionnelle, mais une alternative à la détention en cellule avant le procès.

Selon eux, le risque de récidive évoqué par le parquet est nul. Nicolas Ullens ne tuera plus jamais et la société n’a rien à craindre de lui. Il existe cependant un autre risque, celui d’une justice de classe, où le commun des mortels estime que la justice est moins stricte envers un membre de l’aristocratie ou de la noblesse qu’envers un meurtrier ordinaire.

Depuis le tragique 29 mars dernier où Nicolas Ullens a rendu visite à son père et à Myriam Lechien, également connue sous le nom de Mimi, la deuxième épouse du baron Guy Ullens, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Il tenait Mimi pour responsable de la division de la famille et de la chute de la fortune familiale.

Après une brève discussion, il a fait mine de partir de la propriété du chemin Bon Air à Ohain. En réalité, il attendait que le couple sorte. Il a alors utilisé son arme, un pistolet semi-automatique Glock 26 calibre 9 mm Parabellum, et a tiré six fois. Cinq balles ont atteint Mimi.

Il est inculpé de meurtre avec préméditation et d’infraction à la loi sur les armes.

Des soupçons de favoritisme financier excessif ont été soulevés. Les cibles étaient Mimi, qui avait ouvert une maison de haute couture à Paris contrainte de fermer après des pertes de cinquante millions d’euros, et ses enfants qui avaient bénéficié de largesses.

Les quatre enfants de Guy Ullens ont d’ailleurs engagé des procédures pour geler une partie de la fortune de leur père, mais elles ont été rejetées par le tribunal.

Aujourd’hui, Guy Ullens met sa propriété d’Ohain en vente et refait sa vie avec Manuela Valvecchi, dont le mari est décédé. Ils formaient un couple que Guy Ullens connaissait depuis de nombreuses années.

Nicolas continue de recevoir des visites régulières de sa famille et a perdu quinze kilos. Son moral va et vient. L’instruction est qualifiée de “top secret”, mais il semble que les conclusions préliminaires des experts psychiatres ne soient pas nécessairement défavorables à Nicolas. Ils ont notamment été interrogés sur son état d’esprit au moment des faits et si ses facultés de discernement étaient légèrement affaiblies ou complètement abolies. De quoi donner matière à réflexion à ses avocats.