Un expert de l’énergie solaire réalisant l’autosuffisance énergétique dans une minimaison grâce à l’énergie solaire

Un expert en énergie solaire a décidé de se lancer dans l’expérience de l’autonomie vis-à-vis d’Hydro-Québec dans sa petite maison, ce qui semble être un succès jusqu’à présent. Rémy Pratt vit depuis près de sept ans avec sa conjointe dans leur petite maison en bois de 16 pieds sur 20 pieds dans la municipalité de Sainte-Alexis-des-Monts en Mauricie. Contrairement à ce qui est habituel, leurs panneaux solaires (installés depuis deux ans) se trouvent à 150 pieds de leur maison, qui est située sur le bord de la rivière, dans les bois. Il y a donc dix panneaux solaires de 435 watts chacun à cet endroit où il n’y a aucun service d’eau ou d’électricité. “J’ai l’électricité qui arrive au coin de mon terrain, mais je ne veux pas me connecter au réseau pour des raisons philosophiques”, a expliqué M. Pratt, qui travaille dans l’industrie solaire depuis une trentaine d’années. L’homme de 65 ans donne maintenant des cours privés sur l’installation solaire, notamment pour la société Poussière d’étoile solaire, une entreprise de Colombie-Britannique spécialisée dans la formation et l’installation solaire. “Je suis capable de vivre en autonomie énergétique, ça se passe très bien”. Sa maison, avec une mezzanine, ne compte qu’une seule pièce à aire ouverte. Une partie est bien évidemment réservée à la salle de bain avec douche et toilettes, qui constitue la seule pièce fermée de la maison. Rémy Pratt se chauffe avec un poêle à bois et il a un petit chauffe-eau conventionnel de quatre gallons connecté à ses batteries, qui sont alimentées par les panneaux solaires. “C’est suffisant pour ce que nous faisons ici et je n’ai pas de générateur non plus”, précise-t-il. Rémy Pratt ne voit aucun inconvénient à vivre de cette manière. “Je n’avais jamais construit de maison, mais je me suis entouré des bonnes personnes”, explique M. Pratt, qui a fait appel à quelqu’un pour dessiner les plans et à un professionnel du bâtiment qui lui indiquait quoi faire ou ne pas faire. M. Pratt nous a également fait part d’un avantage lié à la position plein sud de sa maison. “Je n’ai pas de masse thermique, mais lorsque le soleil brille en hiver, j’ai facilement 4 à 5 degrés de plus à l’intérieur”, nous explique Rémy Pratt. Certaines maisons sont construites de manière à ce que le soleil chauffe la masse thermique et restitue cette chaleur pendant la nuit. Une masse thermique est une masse de matière comme du ciment, de la pierre ou du béton qui permet de stocker la chaleur du soleil pendant la journée et de la restituer lentement pendant la nuit. “Et il y a parfois des municipalités qui veulent que les maisons soient tournées vers la rue en termes de réglementation municipale, mais ce n’est pas le cas pour Sainte-Alexis [sa maison n’est pas visible de la rue]”, dit-il pour montrer que toutes les villes ne permettraient pas sa situation. Patrick Baril, directeur de l’aménagement et de l’urbanisme à Sainte-Alexis-des-Monts, nous a précisé que les propriétaires ont un angle de possibilité de 15 degrés par rapport à la rue. “Mais dès que nous sortons du périmètre urbain du village, cette réglementation ne s’applique plus”, affirme M. Baril. “Ce genre de règlement est en vigueur pour éviter d’avoir des maisons tordues par rapport aux autres dans une rue”. La maison de Rémy Pratt est également construite sur pilotis, ce qui lui évite de gros problèmes car il habite dans une zone inondable. “Cette année, la rivière a débordé beaucoup plus que d’habitude”, confie Rémy Pratt. “L’eau s’est arrêtée tout près de la maison et j’étais très content d’avoir les pilotis”. “Je prévois finir ma vie ici, je suis très à l’aise”, conclut M. Pratt.
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