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Un expert craint que le projet de troisième lien autoroutier soit incompatible avec les enjeux climatiques

Un expert craint que le projet de troisième lien autoroutier soit incompatible avec les enjeux climatiques

Alain Webster, président du Comité consultatif sur les changements climatiques (CCCC), exprime de vives réserves quant aux intentions de François Legault de relancer son idée d’un troisième lien autoroutier. Selon lui, un tel projet est incompatible avec le “plus grand défi de l’histoire de l’humanité”.

“Pour l’instant, je n’ai absolument rien vu qui rend compatibles l’idée de faire ce type d’infrastructure et une trajectoire de carboneutralité”, a déclaré l’expert dans une interview accordée au journal Le Devoir vendredi.

Alain Webster dirige le CCCC depuis 2021, un organisme indépendant chargé de conseiller le ministre québécois de l’Environnement, Benoit Charette, sur les enjeux climatiques. L’année dernière déjà, il avait recommandé au gouvernement de François Legault de mettre fin au développement autoroutier dans l’ensemble du Québec.

Cependant, après avoir abandonné son projet de lien routier entre Québec et Lévis au printemps dernier, le Premier ministre Legault a ressuscité l’idée cette semaine. Il prévoit de “consulter la population” de la grande région de Québec afin de mieux connaître ses intentions à ce sujet.

Interrogé sur la relance potentielle d’un lien interrives accessible aux voitures, le ministre de l’Environnement s’est contenté de dire qu’il s’agissait de “spéculations”. Alain Webster met en garde le ministre en lui lançant un avertissement.

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“Lorsqu’on crée de nouveaux liens autoroutiers dans les centres métropolitains, cela entraîne une demande plus importante de déplacements en voiture. Par conséquent, cela accentue également la pression”, a déclaré Alain Webster vendredi.

“On cherche à répondre à un besoin particulier de la Rive-Sud”, a-t-il ajouté. “Mais si cela passe par un nouveau système de déplacements tel qu’un tunnel ou un pont, pour pouvoir affirmer que cette approche est pertinente, il faut encore être en mesure de démontrer que cette nouvelle infrastructure n’entraînera pas d’étalement urbain, ni une augmentation du nombre de véhicules et des émissions de gaz à effet de serre.”

« Plus d’émissions »

Interrogé sur la nécessité de relancer le projet de troisième lien, le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, affirme ne jamais avoir abandonné cette idée et évoque les besoins de la Rive-Sud en matière de transport lourd et de camionnage. À cela, Alain Webster réplique en disant qu’il faut revoir nos méthodes.

“Il faut mieux utiliser le train, mieux utiliser – dans ce cas-là – la voie maritime, le fleuve. Il faut mettre en place des stratégies de transfert modal. Il y a des mesures à prendre dans le domaine du camionnage qui ont des effets plus bénéfiques sur l’environnement qu’un nouveau lien routier.”

« Il faut mieux utiliser le train, mieux utiliser – dans ce cas-là – la voie maritime, le fleuve. Il faut mettre en place des stratégies de transfert modal. Il y a des mesures à prendre dans le domaine du camionnage qui ont des effets plus bénéfiques sur l’environnement qu’un nouveau lien routier. »

“Si nous continuons à faire les mêmes choses, nous obtiendrons les mêmes résultats. Il y aura de plus en plus de véhicules sur les routes et de plus en plus d’émissions de gaz à effet de serre”, a-t-il résumé.

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Alain Webster, qui enseigne à l’Université de Sherbrooke, exprime également des inquiétudes quant aux risques que cette infrastructure – le Premier ministre a de nouveau évoqué un pont cette semaine – pourrait poser à la biodiversité.

“Il est nécessaire non seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de préserver les écosystèmes afin qu’ils conservent leur capacité de stockage du carbone”, a déclaré l’expert. “Lorsque nous réfléchissons à l’étalement territorial, nous réfléchissons également à la préservation des écosystèmes, des bois, des milieux naturels, des tourbières, des forêts.”

« Si nous continuons à faire les mêmes choses, nous obtiendrons les mêmes résultats. Il y aura de plus en plus de véhicules sur les routes et de plus en plus d’émissions de gaz à effet de serre. »

Une solution de rechange

Lorsqu’il a abandonné le projet de troisième lien autoroutier en avril dernier, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, avait présenté une version préliminaire d’un tunnel destiné exclusivement aux transports en commun. Selon Alain Webster, cela constitue une solution bien plus durable dans le contexte actuel.

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“Il se peut que cela aboutisse finalement à un système de transport en commun intégré avec un tramway entre Québec et la Rive-Sud”, a-t-il avancé vendredi. “Si c’est le cas, tant mieux.”

En attendant, les voitures sont encore sur la table. “Il y aura une démonstration de pertinence à venir. Mais je pense que, dans ce dossier, tout reste à faire.”

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