Un dépistage systématique du cancer du sein réduit de 72 % les risques de mourir de la maladie

Les mammographies de dépistage sauvent des vies et la cohérence compte pour beaucoup.

C’est le message principal d’une nouvelle étude qui a examiné la fréquence à laquelle les femmes recevaient des mammographies avant un diagnostic de cancer du sein. Plus une femme respectait les directives d’une année à l’autre, moins elle risquait de mourir d’un cancer du sein.

“Il est assez courant que les femmes ne reçoivent pas leurs examens de mammographie à temps, ou qu’elles doivent les reporter, et cela allonge le délai entre la mammographie la plus récente et la suivante”, a déclaré le co-auteur de l’étude, Robert Smith, vice-président senior pour science de la détection précoce du cancer à l’American Cancer Society. Mais “si une femme a développé un cancer du sein, ces retards peuvent contribuer à faire diagnostiquer une maladie avancée et mettre sa vie en danger”.

La plupart des organisations recommandent aux femmes de commencer un dépistage régulier du cancer du sein dans la quarantaine. L’ACS recommande que les femmes commencent le dépistage annuel par une mammographie à 45 ans. Les femmes de 55 ans et plus peuvent continuer les dépistages annuels ou opter pour une année sur deux.

Ces lignes directrices s’adressent aux femmes qui ne présentent pas un risque élevé de cancer du sein, ce qui signifie qu’elles n’ont pas d’antécédents personnels ou familiaux importants de cancer du sein, un gène connu pour augmenter le risque de cancer du sein ou des antécédents de radiothérapie thoracique avant l’âge de 30 ans.

Pour l’étude, les chercheurs ont examiné les données de plus de 37 000 femmes âgées de 40 à 69 ans de neuf comtés suédois qui avaient entre une et cinq opportunités de dépistage par mammographie au cours de l’étude. Parmi celles-ci, 4 564 sont décédées par la suite d’un cancer du sein diagnostiqué entre 1992 et 2016.

Le risque de mourir d’un cancer du sein était de 72% inférieur chez les femmes qui ont subi les cinq examens de dépistage conformément aux lignes directrices par rapport aux femmes qui n’ont pas subi de mammographie. Plus les femmes manquent de mammographies recommandées par les directives, plus leur risque de mourir d’un cancer du sein est élevé, a montré l’étude.

Les mammographies sont des rayons X à faible dose qui peuvent aider à détecter le cancer du sein à un stade précoce, lorsqu’il est plus facile à traiter.

“La mammographie n’est pas parfaite, et donc si une femme éprouve un changement dans son sein avant qu’elle ne commence le dépistage régulier, ou entre les examens après le début du dépistage, elle devrait consulter un professionnel de la santé”, a noté Smith.

Les résultats devaient être présentés dimanche lors de la réunion annuelle de l’American Society of Clinical Oncology à Chicago. Les résultats présentés lors de réunions médicales doivent être considérés comme préliminaires jusqu’à leur publication dans une revue à comité de lecture.

Il y a eu beaucoup de débats sur le moment où commencer le dépistage du cancer du sein, la fréquence du dépistage et le nombre d’examens de dépistage nécessaires. “Cette étude suggère qu’un dépistage manqué du cancer du sein a des conséquences”, a déclaré le Dr Arif Kamal, responsable des patients pour l’American Cancer Society.

“Avoir trois ou quatre mammographies n’est pas aussi bon que d’avoir cinq mammographies”, a déclaré Kamal, qui n’a joué aucun rôle dans l’étude.

“Avoir au moins cinq mammographies avant le diagnostic du cancer du sein est important car vous attrapez un cancer plus tôt”, a expliqué Kamal.

Son conseil? Connaissez vos facteurs de risque de cancer du sein et discutez avec votre médecin de la manière et du moment où vous devriez subir un dépistage, a-t-il déclaré. “Pour certaines femmes, tous les deux ans peuvent avoir du sens, mais le dépistage tous les ans devrait être la valeur par défaut”, a-t-il déclaré.