Les résidents de l’Ehpad André Léo à Grenoble ont eu l’occasion de déguster un menu gastronomique préparé par deux chefs, dont Christian Têtedoie, étoilé au Michelin. Sensible à la question de la nutrition, il forme et accompagne les cuisiniers travaillant dans les établissements pour personnes âgées.
La cuisine de l’Ehpad est animée par la présence de deux chefs derrière les fourneaux : l’un est cuisinier, l’autre étoilé. “Je fais comme d’habitude parce que le plaisir que je donne aujourd’hui à cuisiner, je le donne tous les jours”, sourit Noureddine Bida, chef cuisinier de l’Ehpad André Léo à Grenoble, “un peu stressé” par la présence d’un invité dans sa cuisine.
“Noureddine est tellement appliqué, il aime tellement faire les choses bien que forcément, avoir un autre chef dans sa cuisine, ça le perturbe un peu”, plaisante Christian Têtedoie, chef étoilé au Michelin et meilleur ouvrier de France qui a participé à l’élaboration du menu gastronomique.
Les résidents de l’Ehpad grenoblois ont dégusté un repas concocté à quatre mains par les deux chefs avec, en plat principal, un pavé de merlu aux champignons accompagné de sa crème de potimarron.
“C’était quand même meilleur que d’habitude. C’est un peu plus fin”, reconnaît Yolande, une résidente. Un déjeuner gastronomique aux saveurs surprenantes pour certains palais. “L’entrée était bien mais ce n’est pas commun. C’est un peu bizarre”, confie Jean-Louis, un autre résident.
Noureddine Bida a passé une semaine en immersion dans le restaurant de Christian Têtedoie, à Lyon. Ils ont décidé ensemble de ce menu adapté aux besoins des résidents de l’établissement, composé d’aliments faciles à manger avec une cuisson précise, pas trop poussée, pour conserver les nutriments.
“Mon généraliste me dit que c’est très important de manger, et pour moi aussi ça l’est”, ajoute Charles, plutôt satisfait du repas. Ce déjeuner était organisé dans le cadre de la semaine de lutte contre la dénutrition, une problématique chère au cœur de Christian Têtedoie qui forme et accompagne des chefs cuisiniers issus de différents Ehpad, hôpitaux et écoles de la région.
“Ma mission, c’est d’essayer de régaler les gens tout au long de leur vie, surtout quand ils ne vont pas bien. C’est là qu’il faut apporter encore plus de soin, assure le chef cuisinier. Si les gens ne se nourrissent pas assez bien, vous avez une perte de muscles, une perte d’autonomie et on avance le processus de vieillissement d’autant.”
À la fin de son année au sein de la promotion Têtedoie, Noureddine Bida recevra une distinction de la part du chef meilleur ouvrier de France. Un gage de professionnalisme, mais aussi d’investissement envers ses résidents.
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