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Un char d’assaut israélien à la frontière entre Israël et la bande de Gaza en 2024

Un char d’assaut israélien à la frontière entre Israël et la bande de Gaza en 2024

Ils sont réapparus après quelques semaines. Des miliciens du Hamas ont contraint l’armée israélienne à redéployer deux de ses brigades dans le camp de réfugiés d’Al-Chati, le 28 janvier. Ces soldats les pourchassent dans ce dédale misérable de ruelles de Gaza, largement rasé par l’aviation dès le mois d’octobre 2023. L’armée a enjoint aux habitants qui survivent dans les ruines des quartiers environnants – Cheikh Radwan, Rimal, Tal Al-Hawa – d’évacuer une vaste zone de 12 kilomètres carrés, pour y mener ses combats.

Dans l’ouest de la métropole, zone conquise par Israël en novembre 2023, les Brigades Al-Qassam du Hamas relancent ainsi leur guerre d’usure, en petit nombre, loin de leurs chefs, et largement autonomes. Les factions palestiniennes ont revendiqué depuis la mi-janvier des attaques de roquettes et au mortier dans les quartiers de Jabaliya, Cheikh Radwan et dans le sud de la ville, ainsi que des tirs de roquettes depuis le nord de l’enclave vers Israël.

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La réémergence des combattants islamistes contredit le diagnostic des officiers israéliens qui affirmaient, fin 2023, avoir « nettoyé » ces quartiers et démantelé toutes les divisions du Hamas dans la ville de Gaza. Ils considéraient alors que l’« après-guerre » avait commencé dans la cité. La hiérarchie militaire israélienne avait même renvoyé presque tous les réservistes dans leurs foyers, ne maintenant qu’une division dans le nord de l’enclave. Les hauts gradés prévoyaient de ne plus y mener que des raids ciblés, tandis qu’une seconde division cherche les principaux chefs du Hamas et leurs otages dans le sud du territoire, appuyée par d’intenses bombardements.

« C’est une défaite morale et militaire »

« Israël a déployé quatre divisions au cours des cent vingt derniers jours, dans le but de détruire le Hamas et de libérer les otages par la force. Aucun de ces deux objectifs n’a été atteint. En dépit de sa politique de la terre brûlée, au prix de près de 27 000 morts et de dizaines de milliers de blessés, le Hamas et la résistance [les autres factions palestiniennes] sont toujours debout, et ils se battent. C’est une défaite morale, militaire et de renseignement pour Israël »estime le général Wassef Erekat, un ancien combattant de l’Organisation de libération de la Palestine, aujourd’hui analyste à Ramallah.

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Le Hamas ne peut clamer victoire sur les ruines de Gaza et deux millions de vies palestiniennes brisées. Mais il mène cette guerre avec un avantage : « Il n’a pas grand-chose à faire pour gagner, il lui suffit de survivre »souligne Tahani Mustafa, analyste à l’International Crisis Group. L’armée israélienne le signale elle-même depuis la mi-janvier : sa campagne s’épuise. Les coups qu’elle peut porter ne sont plus si nombreux. Elle ne parvient pas à délivrer les 136 otages détenus à Gaza. Parmi eux, près de trente sont donnés pour morts, victimes de leurs geôliers ou des bombes israéliennes.

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