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Un bibliothécaire russe se réfugie en Espagne après avoir été menacé pour son opposition à la loi anti-LGBT.

Un bibliothécaire russe se réfugie en Espagne après avoir été menacé pour son opposition à la loi anti-LGBT.

À la tête d’une des bibliothèques les plus importantes de Moscou, le Russe Vladimir Kosarevsly, ouvertement homosexuel, s’est publiquement indigné du renforcement de la loi contre la “propagande LGBT”. Après avoir reçu des menaces, il a dû s’exiler en Espagne.

En décembre, la Russie a adopté une loi contre la “propagande LGBT”. La distribution de contenu positif sur les relations entre personnes du même sexe est passible d’une amende allant jusqu’à 65 000 euros.

“Après l’adoption de la loi sur la propagande LGBT, des listes de livres ont été dressées, comprenant des œuvres magnifiques de Virginia Woolf, Stephen Fry, Michael Cunningham, Haruki Murakami et Jean Genet”, raconte Vladimir Kosarevsly, ancien directeur d’une des plus grandes bibliothèques de Moscou.

Ce bibliothécaire faisant partie de la communauté LGBT+ a dû se réfugier en Galice, en Espagne, après avoir reçu des menaces. Lorsque ses supérieurs lui ont transmis la liste des livres à détruire, il s’y est publiquement opposé. “Ils m’ont fait comprendre que s’ils continuaient, il serait très facile de m’envoyer, dans le cadre de la campagne de mobilisation, dans le territoire annexé du Donbass, en Ukraine.”

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De plus en plus d’exilés

Comme Vladimir Kosarevsly, les ONG espagnoles spécialisées voient de plus en plus de demandeurs d’asile russes en raison de leur orientation sexuelle. Le pays est considéré comme l’un des plus accueillants d’Europe. L’année dernière, plus de 100 000 demandes d’asile y ont été déposées.

“L’Espagne est un pays qui protège les droits des LGBT. Cette année, par exemple, nous avons promulgué une loi pour les personnes trans”, explique Daniel Boveda, responsable de l’association d’aide aux réfugiés Accem Vigo.

“Aujourd’hui, en Russie, il est interdit de prononcer les mots gay, lesbienne ou transgenre. Ces mots sont en train d’être prohibés dans la société”, souligne Daniel Boveda.

Traumatisé, Vladimir Kosarevsly se ressource au contact de l’océan et prépare un livre sur son histoire. “Comment avons-nous pu justifier cette guerre ? Pourquoi la société a-t-elle autant dégénéré ? C’est un sujet sur lequel je veux vraiment écrire pour documenter les crimes commis.” Un livre aussi pour se reconstruire, loin d’une Russie que Vladimir ne pense jamais pouvoir retrouver.

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