Les habitants de Kinshasa sont stupéfaits par la rapidité à laquelle une entreprise turque a construit un imposant complexe financier au cœur de la capitale de la République démocratique du Congo. Habituellement habituée aux grands travaux réalisés par les Chinois, la ville voit désormais émerger de nouveaux bâtisseurs africains.
En février 2022, lors de sa visite officielle en RDC, le président turc Recep Tayyip Erdogan a conclu des accords de coopération avec Kinshasa, notamment dans les domaines de la sécurité, de la défense et de la construction d’infrastructures. C’est ainsi que les travaux du “Centre des Finances” ont rapidement débuté, dans une concession située près de l’école turque, dans la commune des affaires de la Gombe.
Le chantier, supervisé par l’entreprise turque Milvest, a employé environ 3 000 personnes, dont 1 800 Congolais et 1 200 Turcs. Le coût des travaux s’élève à 290 millions de dollars, pré-financés par la compagnie. Le complexe comprendra neuf bâtiments, dont deux tours de vingt étages destinées aux ministères des Finances et du Budget, ainsi qu’un centre de congrès, des bureaux et un grand hôtel.
La Turquie souhaite également participer à d’autres projets d’infrastructures en RDC, tels que la rénovation et l’extension de l’aéroport de Kinshasa et la construction d’un téléphérique urbain en partenariat avec la société française Poma.
Ce développement rapide impressionne les habitants de Kinshasa, qui sont habitués à la présence chinoise depuis de nombreuses années. Les travaux chinois incluent la construction du siège du Parlement et du stade des Martyrs, ainsi que la rénovation et l’agrandissement d’avenues importantes de la ville.
Cependant, face à la percée de la Turquie, les travaux chinois semblent ralentir et perdent de leur attrait aux yeux des Congolais. La concurrence entre ces deux pays pour les grands projets d’infrastructures en RDC témoigne de la nouvelle dynamique géopolitique en Afrique.
