Cayenne, 9 février 2024 (AFP) – Trois chasseurs soupçonnés d’avoir grièvement blessé par balles un militaire français de l’opération Harpie en décembre, qui lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane, ont été arrêtés jeudi, a indiqué vendredi une source judiciaire.
“Il ne s’agit pas d’orpailleurs illégaux mais de chasseurs, nés en Guyane, qui ont tout fait pour dissimuler des preuves et éviter d’être retrouvés”, a déclaré Yves Le Clair, le procureur de la République de Cayenne à l’AFP.
“Nés en 1979, 1988 et 1990, ces trois personnes chassaient la nuit sans autorisation ni permis de port d’arme”, a-t-il précisé.
Ils sont poursuivis pour violences ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de plus de trois mois et non-assistance à personne en danger.
Le militaire, âgé de 22 ans, était engagé dans une mission de lutte contre l’orpaillage illégal au lieu-dit dégrad Saramaka, près de Kourou, lorsqu’il a été blessé par balles dans la soirée du 2 décembre.
Evacué en urgence absolue vers un hôpital de la métropole, le militaire est depuis devenu tétraplégique, a précisé le parquet de Cayenne à l’AFP.
Les circonstances de ce qui ressemble à un accident de chasse sont encore à élucider car les personnes impliquées “avaient conscience qu’elles tiraient sur quelqu’un”, selon le procureur. Le tir de chevrotine, bien qu’effectué dans la nuit, l’a été “à courte distance”.
L’armée et la gendarmerie mènent régulièrement de vastes opérations de démantèlement des sites d’orpaillage illégal dans le cadre de la mission Harpie, lancée en 2008 par Nicolas Sarkozy.
Le 25 mars 2023, un gendarme du GIGN de 35 ans est décédé alors qu’il participait à une opération contre l’orpaillage illégal sur le site clandestin de Dorlin, au cœur de la Guyane, non loin de Maripasoula. Un jeune Brésilien de 20 ans, auteur présumé du tir, avait été interpellé début avril.
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2024-02-09 16:00:19