Le skieur des Menuires, 48 ans, est rentré chez lui à Megève au cœur de cette belle semaine américaine de l’hiver 1994, avec des championnats du monde juniors à Lake Placid parfaitement réussis et terminés sur la plus haute marche du podium.
Il avait défié le brouillard de Lake Placid, petite station située au nord-ouest des États-Unis, proche de la frontière canadienne.
Le Savoyard Frédéric Covili, licencié aux Menuires, s’avançait parmi les potentiels médaillés dans plusieurs disciplines. Mais c’est finalement en slalom que tout allait se dérouler à merveille.
«(Chip) Knight s’est raté…»
«Je savais pourtant que ça allait être difficile de s’imposer car l’année d’avant, l’Américain Chip Knight avait gagné (à Monte Campione/Colere, au nord de Bergame et Brescia, devant l’Isérois Gaëtan Llorach). Là, un an après, il partait favori chez lui, ça semblait difficile. Mais je me rappelle très bien qu’il y avait un brouillard à couper au couteau. Il s’est complètement raté lors de la première manche. Il a pris plusieurs secondes. Il est revenu très fort pour finir deuxième. J’ai eu un peu de chance», sourit Covili, à la tête d’une famille avec deux enfants, qu’il voit grandir avec bonheur chez lui à Megève.
Après un loupé en géant, sa discipline la plus forte (20e devant… Knight), il a su résister entre les piquets serrés pour gagner, avec 1’’23 d’avance sur Knight et 1’’40 sur l’Autrichien Christian Hutter.
À cette brillante victoire, le futur vainqueur du globe de cristal du géant (2002), également médaillé de bronze lors des Mondiaux-2001 de Sankt-Anton, un centième devant Hermann Maier, a ajouté deux autres breloques. Une seconde en or pour le combiné – «Ce n’était pas une course. Il y avait le résultat de trois disciplines. Tout se jouait sur le slalom, que j’ai gagné, donc…» – et le bronze du super G, en accompagnant le champion Benjamin Melquiond.
Sur la piste des Jeux olympiques de 1980, l’équipe de France avait fait une énorme moisson avec cinq titres sur dix pour Laure Péquegnot (slalom), Mélanie Suchet (descente), Melquiond (super G, Covili en bronze, Romain Valla quatrième) et les deux de Covili.
Pourtant, en face, l’adversité était solide, avec le futur triple médaillé mondial, l’Italien Giorgio Rocca troisième du combiné, et le Norvégien Hans-Petter Buraas en bronze en géant. Chez les femmes, la Canadienne Mélanie Turgeon avait réalisé l’exploit de ramener cinq médailles sur cinq à la maison, dont deux titres.
Au sommet de la hiérarchie, Covili avait pris date, lui aussi. On connaît la suite, avec une belle carrière jalonnée de prestigieux succès.
À lire ce mardi – Le récit d’un autre Savoyard, Freddy Rech, lui aussi sacré chez les juniors.
#Ski #alpin #Ils #ont #été #champion #monde #juniors #Quand #Frédéric #Covili #était #sacré #dans #brouillard #Lake #Placid
publish_date]
