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Travailler, enregistrer les postes vacants et les démissions en Europe. C’est le “gros roulement”

Travailler, enregistrer les postes vacants et les démissions en Europe.  C’est le “gros roulement”

Aux Pays-Bas, on recense actuellement 123 offres d’emploi pour cent chômeurs, soit 15 fois plus qu’en France où, en juillet 2022, la proportion d’entreprises industrielles signalant des difficultés de recrutement avait atteint 67 %, un niveau jamais vu depuis 1991 moyenne de cet indicateur est de 31 %, selon l’Insee). Enfin, il en va de même pour les entreprises italiennes, qui recherchaient en janvier plus d’un demi-million de travailleurs : 45,8 % des employeurs en début d’année faisaient état de difficultés à embaucher, contre 38,6 % en janvier dernier.

Démission parallèle

Parallèlement, presque comme un paradoxe interne du marché du travail actuel, les démissions volontaires sont également en augmentation dans divers pays. La France, par exemple, a atteint un record historique en 2022, avec plus de 2,16 millions de contrats de travail résiliés à la demande du travailleur. Rapporté au nombre de salariés, le taux de démissions s’est établi à 2,7% au premier trimestre 2022, pas si éloigné de celui des Etats-Unis où les dites “grandes démissions” ont culminé à 3% en décembre 2021.

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En Italie en 2022 près de 2,2 millions de démissions ont été enregistrées, soit 13,8% de plus qu’en 2021 (tous types de contrats confondus). En Espagne, où la seule statistique sur le phénomène est celle liée aux numéros de sécurité sociale, en 2022, environ 70 000 travailleurs sous contrat à durée indéterminée ont abandonné leur emploi, plus que n’importe quelle année depuis 2001, date à laquelle cette statistique a commencé.

Difficile de connaître l’ampleur de ce phénomène sur l’ensemble du continent : l’enquête menée par les partenaires d’Edjnet cherchait à combler le manque de statistiques agrégées au niveau européen en collectant certaines informations dans les pays membres individuels. Selon le Bureau central néerlandais des statistiques (CBS) au premier trimestre 2022, 1,9 million de personnes aux Pays-Bas ont déclaré avoir commencé un nouvel emploi cette année-là, soit environ 400 000 de plus qu’au premier trimestre 2021. Toujours en Allemagne, où , en revanche, le phénomène semble très limité, l’étude annuelle sur les lieux de travail de Gallup montre néanmoins un nombre record de salariés à la recherche d’un nouvel emploi : 4 sur 10 déclarent qu’ils arrêteraient complètement de travailler s’ils en avaient les moyens, 25 % en plus qu’en 2016.

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“Le taux de démission est un indicateur conjoncturel”, lit-on dans une note du ministère français du Travail sur le phénomène. “Il est faible pendant les crises et augmente pendant les périodes de reprise, d’autant plus fort que la reprise économique est rapide.” En pratique, lors des phases d’expansion économique, de nouvelles opportunités d’emploi apparaissent, incitant les gens à démissionner plus souvent. Et la pénurie de main-d’œuvre tend à accentuer le phénomène, notamment en alimentant les pratiques de « débauchage » de main-d’œuvre entre entreprises.

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