Trafic de drogue à Saint-Ouen : la cour d’appel confirme les plus fortes peines contre le clan des Boute-en-Train

« La cour d’appel vient opportunément de rappeler qu’on ne condamne pas un homme à dix ans de prison avec une période sûreté des deux tiers sur la base de conjectures et d’hypothèses non vérifiées. » C’est un nouveau soupir de soulagement que pousse Me Thomas Ramonatxo, qui déplore « la folie qui s’était emparée de cette affaire ». Lors de sa détention, son client, Faisal B., s’était vu refuser ses 14 demandes de remise en liberté. Il vient d’être à nouveau relaxé, cette fois devant la cour d’appel de Paris.

Dans ce dossier, les premières condamnations étaient tombées en correctionnelle à Bobigny (Seine-Saint-Denis) en novembre dernier. Faisal B. était soupçonné d’avoir participé au projet d’assassinat de Yacine Gacem, frère de feu Mohamed Gacem alias « Cyborg », et de son second. Une ultime déclinaison du duel à mort auquel se livraient les deux clans qui régnaient sur le trafic de stupéfiants à Saint-Ouen : les Gacem pour la cité Charles Schmidt, les Zouhairi pour celle des Boute-en-Train.

Aujourd’hui, les propriétaires des deux « fours » ne sont plus dans le circuit. El Mehdi Zouhairi, dit « Malsain », serait en fuite au Maroc depuis 2019. Cyborg, lui, a été exécuté en août 2019 par un commando. Il était question de « finir le travail » en supprimant le frère cadet du « parrain » du point de deal de la cité Charles-Schmidt.

Les deux hommes visés par le projet d’assassinat ne se sont jamais constitués parties civiles

Outre Faisal B., deux autres prévenus ont été relaxés par la cour d’appel. Mohamed M. était accusé d’avoir fait le lien entre les bras droits de Malsain et ceux chargés d’exécuter les basses œuvres. De même, Karim B. échappe à toute condamnation. On lui reprochait d’avoir effectué des surveillances des domiciles des deux personnes ciblées.

En revanche, Mohamed Menia, le bras droit du chef du réseau des Boute-en-Train, voit sa peine de 8 ans de réclusion confirmée. Il était dépeint « comme Malsain quand Malsain est absent ». Ali Bettaïeb, dit « Gros Minet », est condamné à 7 ans. Il avait posé des balises sous les véhicules empruntés par Yacine Gacem et le lieutenant de Cyborg pour mieux épier leurs faits et gestes. Lahouri Louagueff est condamné à 2 ans, soit un an de moins qu’en première instance.

Les deux hommes visés par le projet d’assassinat ne se sont jamais constitués parties civiles. Devant le tribunal correctionnel, El Mehdi Zouhairi a été condamné à dix ans de réclusion. Une peine définitive car elle a été prononcée en son absence.