Le coureur basque de l’équipe Cofidis a remporté en solitaire l’étape à Belleville-en-Beaujolais, jeudi. Il a maintenu son effort jusqu’au bout. Parti à 31 kilomètres de l’arrivée, l’Espagnol Ion Izagirre (Cofidis) a remporté la 12e étape animée du Tour de France, jeudi 13 juillet, entre Roanne et Belleville-en-Beaujolais. Le cycliste de 34 ans s’est échappé du groupe de tête, où se trouvaient également Matteo Jorgenson (Movistar) et Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), dans le col de la Croix Rosier, avant de gagner en solitaire. Déjà vainqueur du Tour en 2016 à Morzine, le Basque a décroché la deuxième victoire de l’équipe française Cofidis dans cette édition, après celle de Victor Lafay à Saint-Sébastien.
Il y a des périodes de disette dont on vous rabâche les oreilles à mesure qu’elles s’allongent, jusqu’à vous en polluer l’esprit. Ion Izagirre a sans doute dû entendre son lot de railleries face à deux séries noires qui auraient pu le décourager sur ce Tour. Au départ de son Pays basque natal, son équipe Cofidis se présentait sans la moindre victoire depuis 15 ans et la dernière victoire espagnole sur le Tour remontait à 2018. Mais ces séries sont faites pour être brisées. Les victoires de son coéquipier Victor Lafay (2e étape) et de son compatriote Pello Bilbao (10e étape) lui ont ouvert la voie avant qu’il ne s’y engouffre avec panache.
Libéré, le Basque de 34 ans a flairé l’opportunité dans les pentes exigeantes du col de la Croix Rosier. Son attaque tranchante près du sommet a laissé ses compagnons d’échappée stupéfaits, puis il a terminé le travail en enchaînant les coups de pédale dans les derniers kilomètres plats. Il a bénéficié du travail de son coéquipier Guillaume Martin, précieux dans sa neutralisation des tentatives de retour des poursuivants. En freinant la poursuite, il a relégué la plupart de ses concurrents à plus d’une minute d’Izagirre. Le deuxième du jour, Mathieu Burgaudeau (TotalEnergies), a terminé à 58 secondes.
Ce groupe d’échappés, épuisé, a probablement souffert d’un début d’étape extrêmement intense. L’échappée a mis près de 80 kilomètres pour se former et les meilleurs rouleurs ont dû donner de leur mieux pour éliminer, un par un, les membres du peloton tentés de prendre le bon groupe. On a ainsi vu pendant un moment les intouchables Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard dans un groupe de tête qui roulait à vive allure (47,5 km/h de moyenne sur les deux premières heures).
Le groupe du maillot jaune, arrivé à 4’14” d’Ion Izagirre, a finalement accepté de laisser partir un groupe, longtemps mené par Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck). Le profil de cette étape, ressemblant à une classique vallonnée du printemps, convenait au Néerlandais, mais celui-ci – élu “combatif du jour” – a craqué dans l’avant-dernière ascension répertoriée.
Thibaut Pinot, quant à lui, a tenu jusqu’au bout dans le groupe des poursuivants, récupérant ainsi trois minutes sur ses concurrents au classement général. Officiellement désintéressé de cet objectif, le Franc-Comtois est néanmoins dixième à l’issue de cette 12e étape, à 32 secondes de son leader déclaré, David Gaudu. Mais pour son dernier Tour et compte tenu de sa forme physique jusqu’ici optimale, il n’est pas illusoire d’imaginer Thibaut Pinot se battre pour les places d’honneur.
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