Deux années pour changer l’Église. Deux années durant lesquelles des délégués, évêques et laïques du monde entier, sont invités, à l’appel du pape, à se retrouver à Rome au mois d’octobre pour discuter, débattre et peut-être décider de changements majeurs, voire historiques dans le fonctionnement de l’Église catholique. Samedi 28 octobre vers 21 heures s’achevaient les travaux de la première assemblée générale du synode sur l’avenir de l’Église, ou “synode sur la synodalité” grand processus de réflexion sur le futur d’une institution à laquelle appartiennent 1,3 milliard de personnes dans le monde.
Article réservé à nos abonnés Qu’est-ce qu’un synode et pourquoi celui qui s’ouvre le 4 octobre est-il historique ?
Une première étape pour un travail qui ne devrait trouver sa conclusion qu’en octobre 2024. Quatre semaines durant, du 4 au 29 octobre, les 365 membres de cette première session ont planché sur la vie de l’Église et la façon de l’ancrer plus fortement dans le monde d’aujourd’hui. Afin, entre autres, de mieux faire face aux défis existentiels que sont le manque de vocations et la désertion des fidèles dans certains endroits du monde, ainsi que l’énorme crise des violences sexuelles commises par des prêtres partout sur le globe.
Place des femmes dans l’institution, inclusion des LGBT, plus grande participation des laïcs dans les instances, lutte contre le cléricalisme, à savoir la trop grande place des clercs dans l’institution… autant de sujets qui avaient été mis au menu de l’instrument de travail des délégués réalisé grâce à une consultation mondiale de fidèles.
Un changement de culture
C’est dans la partie plate de la grande halle Paul VI, assis autour de tables rondes marquant l’égalité de tous, qu’ont travaillé les “pères” et “mères” synodaux afin d’aboutir au document voté samedi soir. Pour la première fois, des laïcs, parmi lesquels des femmes (54 sur les 365 membres de la session), participaient non seulement à l’élaboration du texte mais aussi à son adoption à égalité avec des évêques et même des cardinaux. Donnant ainsi corps au changement de culture profond voulu par le pape François dans une Église qu’il aimerait voir plus ouverte à la discussion et au dialogue.
Article réservé à nos abonnés Place des femmes dans l’Église : que peut-on vraiment attendre du synode (et du pape) ?
Divisé en 18 chapitres et long de 41 pages, le rapport de synthèse publié samedi soir en italien et dont les Églises vont devoir se saisir ne contient pour l’instant aucune décision. Chaque thème est séparé en trois, entre points de convergence, propositions et points à résoudre. Si le but de tout le processus était d’introduire une nouvelle façon de discuter ensemble et de gouverner l’Église, les sujets abordés ont été bien plus larges.
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