Thionville. Thionville Moselle Handball joue le match de la montée, ce samedi soir

Finalement Philippe Ouchène, l’entraîneur thionvillois, se dit heureux d’avoir à jouer la montée à quitte ou double, sur un dernier match, contre le seul adversaire qui, à ce jour, n’a pas cédé face aux Mosellans : « C’est une finale, une vraie comme en coupe. »

Voilà le cadre posé. Mais si autour de la table nous avons réuni au côté du manager thionvillois, Grégory Wagner, le président et l’historique Charly Brulé, chargé de la formation, c’est surtout pour dresser au tournant de la saison le portrait d’un club septuagénaire en plein renouveau.

Marche après marche

La Nationale 1, Thionville Moselle Handball y aura été locataire une bonne vingtaine d’années, de la fin des années 90 à 2009. Puis, ce sera la descente aux enfers, la dégringolade des étages à allure grand V jusqu’à la pré-nationale.

Mais Ouchène, Brulé et d’autres ont la religion du club et un messie tombe du ciel en la personne de Grégory Wagner, président d’Arcada, un groupe immobilier qui devient le plus gros sponsor du club. C’est reparti. Les Bleus et Or rejoignent la N3 en 2018 et, en 2022, Thionville-Moselle accède à la N2. Aujourd’hui, la porte de la N1 peut s’ouvrir à nouveau et Thionville retrouvera Metz pour de beaux derbys. Comme hier.

L’élite a un coût

Évidemment la clé, c’est l’argent. Pour s’approcher du soleil et toucher à l’élite, les budgets sont élevés. Ainsi, TMHB boucle une saison à 350 000 € pour envisager la suivante avec un prévisionnel de 400 000 à 500 000 €. « Il y aura un poste à abonder, celui des transports », fait remarquer Grégory Wagner, « et puis, il nous faudra compter deux contrats pro, ajoute Philippe Ouchène, une obligation. »

Il faudra encore élargir l’effectif et le porter à 16 éléments. « L’idée, c’est aussi de pouvoir tabler sur un groupe homogène », relève l’expérimenté Charly Brulé. « À terme nous envisageons la N1 Elite puis la Pro-Ligue où les budgets montent à 800 000 et 1 million d’euros, avec l’obligation de quatre contrats pro puis du statut professionnel », entend-on. Le rêve a un coût.

Indispensable formation

En attendant, Thionville travaille sur la formation. « Nous avons dû faire face à un gros trou générationnel, fait observer Brulé. Nous avons du monde et nous sommes même victimes de notre succès mais il nous faut des éducateurs de niveau. Chez nous, les U13 et les U15 incarnent l’avenir. Ce sont eux qui vont remplir le réservoir. Mais ce qui me ravit, c’est que la structure est prête. Auparavant, c’est le sportif qui poussait la structure. Aujourd’hui, nous avons un coup d’avance. »

Le club se dit donc prêt à un retour vers le futur. Pour aller plus haut. Ne pas perdre de temps serait une riche idée. « Oui, la montée récompenserait tout le travail déjà accompli », conclut Philippe Ouchène. Comme on le dit trivialement : il n’y a plus qu’à.