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Thionville. L’hôpital Le Kem lutte contre la chaleur en temps de crise Covid

Thionville. L’hôpital Le Kem lutte contre la chaleur en temps de crise Covid

Baigné d’une lumière aveuglante, le hall d’accueil de l’hôpital gériatrique Le Kem somnole dans une douce léthargie matinale. La conciergerie a déserté les lieux et s’est repliée dans les entrailles, plus apaisées, de l’établissement thionvillois. D’un pas léger, Martine Mougeot nous invite à trouver refuge “salle Orban”, LE spot du moment.

Une température appréciable de 24 °C régule cet immense espace climatisé : « Hier (lundi), nous avions déjà un peu de monde ici. Aujourd’hui, on peut s’attendre à une affluence plus soutenue, prédit la directrice des soins. Les familles et les patients, du moins ceux qui ne requièrent pas une surveillance, peuvent y trouver de la fraîcheur et de l’eau. »

Plan de gestion de crise

Étrangement, l’ARS n’a pas déclenché d’alerte en cette période de long flirt caniculaire. C’est donc de son propre chef que l’hôpital a déployé son plan de gestion de crise “forte chaleur”. Lequel prévoit un protocole parfaitement huilé : tours d’hydratation de la patientèle toutes les deux heures, distribution de produits lactés, « hydratation par voie sous-cutanée lorsque par voie orale c’est trop compliqué », mise à disposition de brumisateurs, etc.

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De son côté, le personnel soignant, fort d’un effectif de 200 salariés , est autorisé à prendre quelques libertés avec le code vestimentaire de la fonction : « Ils peuvent bien entendu porter des tenues plus légères et ils ont des douches à disposition », précise Carole Barbaud, responsable qualité. Une tolérance qui n’enlève rien à la dureté de la tâche…

« On évalue le bénéfice risque pour le résident »

« Là, ça commence », grimace Peggy en faisant référence au mercure qui monte doucement. Affectée au Service soins de suite et rééducation, l’aide-soignante va traverser ce poste de jour dans la… pénombre. Remparts classiques pour lutter contre la chaleur, les volets fermés offrent un bref répit aux personnes hospitalisées. Autre allié connu de tous : le recours au ventilateur. L’établissement dispose d’un stock important mais ne l’utilise qu’à dose homéopathique. Un héritage de cette pandémie sans fin qui prohibe le brassage d’air afin de limiter la transmission du Covid : « La Société française d’hygiène recommande de ne pas s’en servir », reconnaît la directrice des soins. Laquelle ne s’interdit toutefois pas de faire tourner les pâles « avec parcimonie. Il faut trouver le bon compromis entre ces recommandations rigides et le risque que l’on fait courir aux résidents. »

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Les climatiseurs mobiles figurent, eux aussi, sur la liste noire de l’autorité de santé. Le Kem en a déployé deux dans une salle de son Unité d’hospitalisation renforcée. Une bouffée d’oxygène pour ce service qui accueille des patients atteints de troubles cognitifs aigus : « La chaleur peut majorer leur agressivité, justifie Martine Mougeot. Ici aussi, on évalue le rapport bénéfice risque pour le résident. » Au Kem, il penche clairement en faveur d’un air plus respirable…

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