Thionville. L’aménagement de la Rive Droite ne fait pas rêver la gauche

Alors que les élus étaient appelés à se prononcer sur la dénomination, quartier Rive Droite, de la rue des Abattoirs en rue Jean-Monnet, considéré comme père fondateur de l’Union européenne, Manon Pellicori (EELV) en a profité, contre toute attente, pour trancher dans le vif. « Puisqu’on parle du quartier des Abattoirs, j’ai été assez étonnée de lire dans le journal qu’au cours de l a réunion publique sur la Rive Droite de mardi dernier au Beffroi , il y a des gens qui ont appris que leur immeuble [situé 6-8, chemin des Bains] allait être détruit pour être reconstruit par ailleurs. C’est assez violent ! »

Ayant elle-même participé à cette réunion, Brigitte Vaïsse « partage cet avis. D’autant plus qu’en même temps, leur bailleur, ICF Habitat, reconstruit un immeuble coincé entre le pont des Alliés, les voies ferrées et le futur parking silo. Je comprends que ces habitants soient inquiets quand on leur parle de relogement. » Pour l’élue PS, ce qui ne passe pas, c’est la forme. « C’est du mépris. On met les gens devant le fait accompli. Vous pouvez quand même imaginer le ressenti de ces personnes qui habitent là depuis des années, dont une bonne partie est composée de retraités. Ce ne sont pas des voitures ou des vélos qu’on déplace mais des personnes », fulmine-t-elle. « On fait de la concertation alors même que la ZAC Rive Droite n’a pas été créée. Il y a pour moi une forme de précipitation. » Quant à l’immeuble d’habitation en construction en bordure de voie ferrée, et destiné à l’accession, elle n’en démord pas. « Mais qui va vouloir acheter ça ? Quand on prépare la ville de 2030, on pense aussi, enfin j’espère, à la qualité de vie en 2030. »

« Ce n’est pas un projet figé »

Adjoint à l’urbanisme, Roger Schreiber se veut apaisant. « C’était une réunion de concertation, prévue par le Code de l’urbanisme. On n’est pas sur un projet figé », assure-t-il. « Mais quand vous dites qu’il y a des bâtiments qui vont être détruits, je réponds Heureusement parce qu’ils contiennent de l’amiante et génèrent de la pollution. » Et de préciser que cette démolition « sera à la charge du futur constructeur ».

Le maire, Pierre Cuny, dit « souscrire complètement » aux propos de Mmes Pellicori et Vaïsse. « Je vais mettre ICF devant ses responsabilités. C’est ce bailleur social [et non la mairie, NDLR] qui a envisagé de détruire ces immeubles d’ici cinq à sept ans. C’est inacceptable que certains habitants ne disposent pas de cette information. » Concernant la gare, « un quartier qui n’intéressait pas les structures urbanistiques par le passé », il insiste sur son souhait d’y organiser des réunions publiques avec les habitants. « C’est un quartier qui va connaître une mutation énorme », prédit-il. « Dans les six ans, c’est le double de passagers qui la fréquenteront. Il y a déjà une forte demande de frontaliers qui veulent s’y installer. » Pas sûr en revanche qu’ils soient conquis par le positionnement à fleur de wagons et de caténaires du nouvel immeuble à venir.