Thionville. Jusqu’à dimanche, Politéïa est libre de prendre son envol.

Le défi était de taille, mais durant des mois l’association Des Mots & débats, les services des affaires culturelles, le service communication de Thionville et les élus ont mis le paquet pour donner vie à Politéïa. Ce festival d’idées , imaginé par l’adjoint à la culture Jackie Helfgott, a été inauguré jeudi 16 mars à Puzzle. « Nous vivons un moment historique, a affirmé le maire Pierre Cuny. Politéïa fait de notre ville un lieu de tolérance, de partage. Ce festival va donner à réfléchir et va nous enrichir. » C’est avec émotion que l’instigateur de cette manifestation, qui ne devait être qu’un colloque au départ, s’est exprimé : « La liberté fait partie de ces mots souvent controversés, a admis Jackie Halfgott. Il est de ceux qui sont délicats à cerner. Ce festival, c’est notre manière de rappeler que cette liberté, souvent célébrée, souvent mise en péril, doit être défendue avec ardeur. J’avoue, j’ai un peu dépassé le budget mais Politéïa n’a pas pour vocation de faire de l’entre-soi, le festival ira dans les écoles et sera grand public avec des spectacles, des ateliers, de la musique. »

70 intervenants sur trois jours

Puis Pascal Didier, président de Des Mots & débats, s’est dit impressionné par l’engagement de tous autour de ce festival. « On ressent une énergie et un enthousiasme. Il est un événement rassembleur autour de cette belle notion qu’évoquait Éluard en dix-huit strophes. Ce mot Liberté a un pouvoir indéniable. » Le Département, la Région et l’Etat étaient représentés. Le sous-préfet, Philippe Deschamps, n’a pas caché son attachement à la culture, se prenant à rêver à de futurs Politéïa. Le coup d’envoi est donc donné et les réjouissances débuteront ce vendredi à 10h à Puzzle. Elles se poursuivront toute la journée pour s’achever autour d’un grand entretien en compagnie de Bernard Cazeneuve. Politéïa, premier du nom, a pris son envol en toute liberté. Une seule ombre au tableau : annoncée samedi, la ministre de la Culture ne sera finalement pas présente à Thionville. « Comment redonner envie de s’informer face à la lassitude de l’information et à l’addiction aux écrans ? », a écrit Rima Abdul Malek, dans un message lu par Emmanuel Bertin, attaché parlementaire. « Politéïa est une réponse audacieuse à cette problématique, d’où mon parrainage. Cette initiative est exemplaire. »